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Malevolentia – République

MalevolentiaJe connais Malevolentia (pas personnellement on est bien d’accord) depuis leur début, nos chemins musicaux se sont croisés à de nombreuses reprises. Et à l’époque, j’avoue ne pas avoir plus accroché à leurs compos. 5 années ont passées depuis « Ex Oblivion », leur précédent album et 2016 marque leur retour avec un album qui va, je pense, laissé son empreinte dans la scène Black Metal Française.

Soyons franc, cela fait un bail qu’un groupe de Black Metal (au sens véritable du terme), n’a pas sorti un bon CD. Je ne parle pas de qualité, mais de sincérité. Qui sont encore les groupes Français à porter haut les valeurs de ce courant (pour qui j’ai donné 10 ans de ma vie) ? Himinbjorg, Blessed In Sin, Belenos, … des groupes qui sont là depuis plus de 15 ou 20 ans et qui n’ont jamais failli à ce style.

Et bien ce nouveau Malevolentia s’inscrit franchement dans cette démarche d’authenticité, tout en utilisant les possibilités que leur offrent les nouvelles technologies.

« Ex Oblivion » laissait déjà présager une augmentation des orchestrations, « République » ne fait que le confirmer. Cette recherche de la puissance musicale, utilisant de nombreux instruments et chœurs, donne à cet album une dimension grandiloquente, presque digne d’un opéra. On suit les titres comme une histoire.

Avec 14 morceaux pour 57 min, Malevolentia nous plonge dans l’Histoire, naviguant entre les Nornes qui gravaient le destin des enfants dans le bois « Völuspa », descendant jusqu’en Babylone pour tutoyer la tour de Babel avec « Etemenanki » (tour dédié au Dieu Mardouk).

Certains titres invitent à la réflexion « Magnus Frater Spectat Te », posent des questions à l’auditeur « Requiem Aeternam Deo ». Écouter ce CD sans les textes serait une hérésie, comment comprendre le travail réalisé sans toutes les cartes en moment. Car oui, il est parfois difficile de comprendre les paroles. La voix Black peut parfois être incompréhensible pour les oreilles non initiés et surtout, Spleen a un timbre de voix qui frôle parfois la folie (ce rire sadique sur « Qohelet »). Malgré tout, ici, elle a toute sa place (là ou j’ai parfois du mal sur Einsicht). Elle se fait par moment plus calme, accompagnée à des moment par du chant lyrique (Céline Damotte). Sur « Eschatos », c’est Scylla (dont le timbre se rapproche d’un Niklas) qui accompagne Spleen dans un morceau sombre, oppressant, sombrant dans la folie sur la fin.

Et musicalement dans tout ça, Malevolentia n’a fait que confirmer l’évolution depuis ces débuts, à savoir,  la pratique d’un Death/Black Metal Orchestral qui, sans conteste, n’a rien à envier aux supers productions des Dimmu Borgir et Cradle of Filth. Ici on se rapproche plus du travail de Septic Flesh ou plus récemment du dernier Carach Angren. On pourrait chercher des parentés avec Aryos, autre groupe français presque oublié mais dont les œuvres étaient toujours très travaillées. Même si par moment les orchestrations prennent un peu la place de la base Black Metal, elles s’intègrent parfaitement, permettent d’amener des ambiances uniques (parfois digne d’une bande originale de films). Elles s’insinuent entre les morceaux, comme sur « Para Doxa », calme, atmosphérique, qui lance un « Nocte & Nebula » d’une puissance énorme (le démarrage m’a rappelé un morceau de Crystalium, et d’ailleurs, dans une certaine mesure, Malevolentia m’évoque par moment ce défunt groupe) se terminant par une Marseillaise (tiens comme Crystalium aussi).

Et le layout, sobre, efficace, utilisant symbole républicain, maçonnique, citation de George Orwell.

On va surement m’accuser de favoritisme (oui ils sont Franc Comtois et font du Black Metal) avec cette chronique plutôt élogieuse, mais sincèrement, « République » est une réussite. Ceux qui en doutent n’ont qu’à aller se faire foutre. Non le Black Metal n’est pas mort (private joke à Astérix).

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