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Corosteler

Corosteler nous ouvre les portes de son univers, entretien avec Romain et Silvère

corosteler

Corosteler, un nom assez énigmatique qui laisse penser plusieurs significations, peux-tu nous l’expliquer ?

S = COROSTELER, c’est le nom « francisé» du grand père de Romain qui est d’origine russe. Personnellement ce nom m’a tout de suite parlé car j’y voyais le mélange entre la Corrosion et la notion de Stellaire.

R = Pour la petite histoire, ma grand mère me parlait souvent de son père russe qui est venu pendant la guerre et ne pouvait rentrer chez lui de peur de se faire tuer car il était traité de collabo en Russie. IL a fondé une famille en France, il voulait des garçons pour perpétuer son nom … hélas il n’a eu que des filles ! Du coup , pour laisser une trace de lui, je lui ai pris son nom qui a été francisé : il s’appelait « Semione Corosteler ». Son histoire est racontée dans la chanson C.F.K qui est son vrai nom russe Cemion Fiodorovitch Korosteliov

Première chose qui m’a marqué avec Corosteler, c’est l’univers graphique qui entoure le groupe, très recherché et unique ! Qui s’occupe de tout ça ? Quelles sont ces influences ?

lampe corostelerS = L’univers graphique est le fruit d’un travail en commun avec Romain, chacun y apporte sa touche de façon complémentaire.
Romain est un artiste bien plus doué et complet que moi (peinture , sculpture, soudure, photo…) tu peux d’ailleurs voir son travail sur http://niotteprod.wix.com/niotteprod . J’ai plusieurs oeuvres de Romain chez moi et je peux te garantir qu’à chaque fois, mes invités ne restent pas de marbre. Dans le cadre de COROSTELER il a réalisé des « sculptures » en acier (Pied de micro, Totem…). Le Totem sur la pochette de l’album vestiges est une oeuvre de Romain.
Mon apport est plutôt « scientifique » et « ésotérique » sur la partie graphique. Je peux passer des heures la nuit à me prendre la tête sur un petit détail et je m’occupe principalement de la partie numérique : j’ai réalisé le symbole associé au groupe, son logo, des images , des photos …

R = On se complète très bien avec silvère, lui c’est toutes les parties machines (ordi, son, retouches numérique..) et comme il dit les petits détails. Moi, c’est mécanique (souder, diapo, flambeau…) je rentre pas dans les détails. Sur le fond on a le même état d esprit, c’est pour cela que nous sommes deux, on se complète parfaitement et en plus c’est mon meilleur pote tu peux pas rêver mieux. Une autre personne pour les compositions ou autre ferait calencher cet équilibre, à part peut être un ingé son pour le live car on doit avoir encore plus de matos que slipknot entre la zic et les décors !

Entrons dans la partie musicale, qui s’annonce très large ! Car je ne saurais même pas donner le style qui prédomine dans vos compos, j’y ressens énormément de parties atmosphériques, acoustiques mais aussi des parties purement Indus Metal, violentes et crades à la NIN ! Alors comment définir Corosteler, sans de toute façon le rentrer dans une boite ? Qu’est ce qui aide à la création de vos morceaux ?

S = Nous sommes tous les deux issus de la scène metal mais avec chacun de courants très différents, voir même antinomiques. Au départ la formation était clairement métal, mais les départs du batteur puis du guitariste nous ont contraints à adopter de nouveaux outils (sampler) et à redéfinir notre approche des compositions. Le style a donc évolué pour construire notre propre univers où les samples ont pris une place plus importante. Si aujourd’hui on devait se mettre dans une boite ou une case alors on pourrait dire « Indus Post Metal ».
Au niveau de la composition des morceaux,ça se passe relativement rapidement car cela fait plus de 10 ans que je bosse avec romain. Nous échangeons régulièrement des riffs & idées par le net, et chacun apporte ensuite de son coté une pierre à l’édifice, au final on se retrouve en répétition et on confronte nos idées pour construire les morceaux. Quand on reste bloqué sur un passage, on sait tout de suite que l’on fait fausse route…alors on repart rapidement dans une autre direction. Je pense que c’est ce qui explique pourquoi nos morceaux ne sont figés totalement dans un style bien défini, c’est comme une partie d’échec permanente ou chacun avance ses pions. Tu évoques NIN , c’est un groupe que j’apprécie beaucoup et je pense que cela doit finalement influencer la façon que j’ai de définir le son.

R = Je n’ai jamais aimé m’enterrer dans un style : c’est comme dans la vie, ce n’est jamais tout blanc ou tout noir. J’aime aller creuser dans la zic, prendre un thème ou une expérience de la vie. Chaque composition a toujours commencé comme cela, une fois que j’ai le fond, les accords viennent tous seuls. Ça peut être de la guitare sèche, électrique, du piano,des canettes en verre. J’ai un micro et j’enregistre souvent les bruits qui m’entourent. Les pleurs de mon enfant ont donné naissance à Vestige. Le chien mangeant des croquettes c’est Nesral…Pour définir le style, c’est pas évident… Je comprends plus rien à tous ces noms qui changent à chaque fois; s’il fallait mettre une étiquette, je dirais du « black indus theatre metal expérimental » lol. J’ ai une grosse base post rock hardcore et Silvère indus black , le mix de tout cela donne COROSTELER.

Cette symbiose entre vous permet je pense de créer un style qui vous appartient, et sur ce point Romain a raison, pas besoin de vous classer. Et en live, à quel genre d’expérience l’auditeur doit t il s’attendre ? Décors particuliers ? Performances d’artistes ? Doit on s’attendre à vous voir en concert plus souvent ? Un groupe avec qui vous aimeriez partager une date ?

R – Pour le live c’est une autre expérience qui s’ouvre à nous car nous avons composé et enregistré en même temps. Maintenant, on travaille le set live et on y associe des projections video, certaines corosteler liveque nous avons réalisées et d’autres qui sont issues de la collaboration avec le cinéaste Lyonnais Stephane MILLER. C’est une personne que nous n’avons jamais vue mais que nous avons rencontrée sur le net. J’aime l’idée de partage comme cela ! Ses videos sont tournées à l’ancienne en super 8 et j’ai tout de suite été fan de ce qu’il faisait.
Sur scène, il y a un décor qui évoluera au fils du temps, en fonction de mes créations : Le totem qui est sur la pochette de vestiges, c’est un embrayage orné d’une corne de vache, ce totem évoque le contraste entre la mécanique et la nature. Des lampes faites maison, des mannequins habillés avec du barbelé…
J’ai pas mal d autres idées comme par exemple des chorégraphies ou autres mais il faut du monde ! Apres, c’est en faisant des concerts que l’on rencontre du monde! On est bien sûr motivé pour jouer, mais on va privilégier les endroits en accord avec notre concept et notre son et dans lequel le décor peut s’adapter. Peu importe les groupes avec qui on va jouer ce sera toujours un plaisir, que ce soit un groupe énormément connu ou un groupe débutant.

S – La sortie de notre album nous pousse désormais à nous produire en live et suite à un gros travail pour maitriser le son, les machines, les ambiances, les videos, nous sommes maintenant opérationnels pour cet exercice. Nous avons d’ailleurs testé une partie de notre set en condition live lors de la release party de l’album, tout s’est passé sans problème.
De mon point de vue, nous avons construit un set qui sera comme un voyage introspectif dans l’univers de Corosteler. Nous allons avoir des morceaux très puissants et intenses et d’autre plus ambiant. Pour citer un groupe avec qui j’aimerai partager la scène, pourquoi pas Blut Aus Nord mais c’est une utopie car ils ne font jamais de live.
J’en profite pour donner rendez vous à tous ceux qui ont envie de nous découvrir le 15 mai 2015 pendant le festival Lac en Zik à Vaivre (70) c’est un festival gratuit sur 2 jours où nous partagerons la scène avec 7 autres groupes de la région.

Votre premier album, Vestiges, vient de sortir. Pouvez nous en parler un peu, sa création, son concept, … et le choix de Gaulhammer, label Franc Comtois ?

pochette corostelerR – Pour le titre je voulais un mot « fort » en rapport avec le concept et le son. Vestiges a plusieurs significations qui collaient parfaitement. Si tu prends la définition première,c est « une marque laissée par quelque chose qui a été détruit ». Cet album est en quelque sorte le vestige de mon arrière grand père. Au niveau plus littéraire,les vestiges de l’âme, les souvenirs sont un thème présent dans mes textes et ça honore aussi la famille Corosteler.
Pour Gaulhammer,c’est un pote, Zonbi, qui gère ça et pour ma part j’ai jamais vu un mec qui se bougeait autant le cul et qui s investissait autant dans sa musique !…donc,on a décidé de collaborer, c’est de l’entraide mais c’est avant tout un mec super.
S- La création de l’album s’est finalement faite rapidement. Quand nous nous sommes retrouvés en duo, nous avons composé / enregistré des morceaux et, sans s’en rendre compte, on s’est vite retrouvé à être hyper productifs, avec au final un tas de morceaux à sélectionner pour mettre sur cet album ! A un moment, on s’est même demandé si on n’allait pas faire un double CD ! Notre album était tellement personnel qu’on a voulu garder un contrôle total sur l’ensemble, enregistrement, mix, master, design graphique, production; on a travaillé et on s’est enfermé dans notre monde en écoutant, réécoutant, réajustant, modifiant. Le titre de l’album a évolué, car au départ, c’était« taetra universe » (Taetra étant un mot latin qui signifie « qui suscite la répulsion »)
Au final, le nom « vestiges » s’est imposé, dans un premier temps en russe puis en français. Ce titre complète bien plusieurs textes qui évoquent la vision d’un futur ou l’âme sombre de quelques élites avides de pouvoir auront mené le monde à sa perte.
On a également fait appel à quelques amis qui nous ont prêté main forte, Sharp chanteur de Madjive sur le titre Reborn in Chaos, le titre et les paroles évoqueront sans doute des souvenirs pour ceux qui nous connaissant dans un de nos anciens groupes, Toto des Wild Bifflers, qui à réussit de pari de chanter sur un morceau indus métal avec un chant proche de la chanson française, je trouve le mélange est incroyable. Il y a également une touche féminine sur deux morceaux G sur le morceau Au plus profond et Elo sur contrôle.
Gaulhammer est simplement le meilleur label de metal extreme underground de la région !!! Quand tu vois les productions dessus ( the 135, Goatvermin, Saint Freness, Einsicht…) et les concerts organisés par zonbi et ça depuis maintenant plus de 10 ans ça impose simplement le respect. Quand il a été question de collaboration entre Gaulhammer et Corosteler la réponse a été évidente !

Pour terminer, j’aime bien avoir l’avis des musiciens sur la scène qui les entoure, des groupes à nous faire découvrir ?

R- Moi,en musique, ça a commencé au collège avec les classiques : Sepultura, Pantera, Slayer et compagnie puis après death, grind , post rock, blues pas mal de choses en fait, mais j’ai une préférence pour le hardcore.Mes groupes phares sont Converge, Isis, Gantz, Woven Hand, Breach, Cult of luna, Knut, Kruger, Kylesa et les derniers groupes écoutés Code Orange, Kids narrows, solstafir, kilimanjarro, darkjazz ensemble, Thou, Yob, Pg lost, At the gates, Bile, Amebix et corosteler.

S- A l’heure actuelle, il y a tellement de bons groupes un peu partout que c’est facile de dénicher des petits groupes qui sont vraiment géniaux. La scène underground me semble vraiment bien développée en France et ce malgré les media mainstream qui tentent de diaboliser le métal.
La scène qui nous entoure est avant tout celle de notre région et j’ai à l’esprit plusieurs groupes qui méritent une oreille : Imperivm , Goatvermin, Je, Au dela , Defraktor , Desybes , Dust of silence , Madjive, Howl in a cave, Abyssal ascendant, Malevolentia, Recueil Morbide , Carcariass, Broken Edge , Membrane , la bite et le couteau et pour finir asidefromaday ! Il doit y en avoir beaucoup d’autres également…
Pour les découvertes musicales, je suis un adepte du CD et du 33T et j’écoute de la zik pratiquement tout le temps… Donc je pourrais te faire une liste interminable, dont voici quelques noms : Godflesh, A world only by fire, un album impressionnant , pour moi,l ’album de 2014. Ótta de Solstafir un putain d’album, 100% white puzzle de HINT, OM, Plan 911, Toxic Holocaust avec l’album An overdose of Death (la puissance du thrash à l’état pur), Peste noire « ballade Cuntre Lo Anemi Francor » , Blut Aus Nord avec la trilogie 777, Primordial, Revocation , Kaos Dei ,et pleins d’autres…

Merci à vous 2 pour cet entretien

R – Merci à toi pour cette interview ! Ce fut un réel plaisir de parler de l’histoire de corosteler qui a déjà un passé mais qui est très motivé pour le futur !
S – Merci, et encore bravo pour ton site! Metaaaaaaal !!!

lien bandcamp https://corosteler.bandcamp.com
lien Gaulhammer – http://gaulhammer.weebly.com

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