NO ONE IS INNOCENT – L’Atelier des Môles, Samedi 19 décembre 2015 – Live Report by Lola, à l’occasion de la sortie du double album « Baricades / Live »
« Propaganda« … Pour les 20 ans de No One, un concert sous le signe de la résistance, de la liberté, qui commence par une déclaration poignante lue par Shanka, en mémoire aux victimes des attentats du 13 novembre 2015…
C’était à l’Atelier des Môles de Montbéliard, le 19 décembre 2015, à peine plus d’1 mois après ces pu… d’attentats.
Il y a quelques jours, « Barricades / Live » est sorti en CD. C’est l’enregistrement du concert à La Cigale le 30 novembre… A peu près le même concert que celui qu’on a vécu aux Môles, sans les invités du concert parisien, mais la même setlist.
Aujourd’hui, presque 6 mois après, je me décide à prendre la plume pour écrire ce live report que je n’avais pas réussi à faire jusque-là…
Dans mon salon, ce nouveau live de NO ONE à fond dans les enceintes, je retourne 5 mois en arrière et je revis l’intensité de ce concert que j’ai envie ce soir de partager avec vous.
« Ceci est ma guitare. Il y en a beaucoup comme ça mais celle-ci c’est la mienne. Elle est ma meilleure amie, elle est ma vie. Je dois la maîtriser comme je dois maîtriser ma vie. Sans moi elle ne sert à rien et sans elle je ne sers à rien. Je dois la jouer, même si certains voudront me tuer pour ça. Avec elle je peux faire plus de bruit qu’un tank, qu’une mitrailleuse ou qu’une grenade. Avec elle, je peux donner du bonheur, de l’espoir et de l’Amour. En cela, elle terrorise les terroristes. Plus que n’importe quel engin de mort, elle est moi nous ne faisons qu’un, elle et moi, nous sommes défenseurs de notre pays, de notre culture et de notre liberté.
On est NO ONE IS INNOCENT, on fait du Rock’n Roll. Et plutôt qu’une minute de silence, je vais vous demander une minute de BRUIT ! »
Grace à ce texte de Shanka, librement inspiré de la Prière aux Armes de « Full Metal Jacket », à l’Atelier des Môles, les hostilités sont lancées. Il n’a fallu que quelques notes de « Silencio » pour déclencher les pogos qui ne cesseront quasiment plus jusqu’à la fin du concert.
Sur scène l’ambiance est survoltée. Kémar au chant et son bassiste font un concours de sauts !
« Nomenklatura » se terminera plus tard par un retentissant « La jeunesse emmerde le Front National…. ¡No pasarán! » qui fait vibrer les murs des Môles à plusieurs reprises.
Les morceaux anciens et plus récents s’enchaînent. La sueur et l’énergie ont envahi la salle. Sur les visages, on lit un mélange de révolte et de plaisir.
Après « Putain si ça revient » qui se termine par ces mots « 21 avril, après le père, voilà la fille »… « Massoud » calme un peu le jeu. Cette histoire de Kaboul est rythmée par une batterie sourde qui semble vouloir battre le rythme des bottes d’une armée. Les notes à la guitare sont longues et lourdes… et soudain, l’explosion.
Le rythme est infernal. Le jeu de scène est énorme. Kémar, entre deux énormes sauts, se retire sur le côté de la scène pour laisser au guitariste et bassiste libre court à leur envie de bouger.
Un remarquable solo de guitare de Shanka permettra à ses collègues d’aller prendre quelques instants de repos… et au public d’apprécier sa dextérité et la spécificité de sa guitare, dotée d’une sorte de micro à forte distorsion.
En fin de concert, je trouve le rappel assez pauvre. Pourtant, le groupe revient sans se faire prier. « Djihad » et « Charlie » avec les mots de Charb, en toute fin de set, renvoient plus particulièrement aux événements récents.
La fin du concert est remarquable d’humanisme. Sans prendre le temps d’aller souffler un peu, chacun des membres du groupe s’approche du public, échange quelques mots, serre des mains sincèrement, fait quelques bises.
Magnifique soirée.
Je les retrouverai dans quelques jours au Hellfest. La scène sera cette fois immense, le public 100 fois plus nombreux mais aussi beaucoup plus éloigné. J’espère que ce mélange de sensations extrêmes restera présent.
Photos No One is Innocent :
