Nom du groupe
Je
Style
Black Metal
Label
Autoprod
Album
Epilogue of a tragedy
Date de sortie
novembre 2022
Pays
France
Chronique écrite par
Je, rarement le nom d’un groupe n’aura résumé en si peu de lettres son concept. En effet, le trio emmené par Morgan aborde, comme thème principal, l’individualisme. Pour pousser le truc plus loin, il aurait fallu un one man band mais bon, en live…
Déjà le troisième album pour Je, et cette fois, en autoproduction. Le précédent était sorti sur MTAF Records (Suisse). Et pour rester bien Franc-Comtois, le groupe a enregistré au Studio de la Prairie (Hawai Samurai, Celeste, Black Code, Run of Lava, …).
Je (non, moi, pas eux ! Enfin bref…) disais donc que le thème est l’individualisme. Et vu notre monde actuel, le groupe aura sans doute de l’inspiration pour une dizaine d’albums !
Celui-ci s’attarde sur les années 80, période qui a vu naître nombre de projets humanitaires (Les restos du cœur, les stars qui se mobilisent pour tel ou tel pays, souvent pour se faire bien voir…) alors que l’humain commençait de plus en plus à se regarder le nombril et à se foutre de ce qui pouvait se passer à côté de chez lui.
Et sinon, si on parlait plutôt de la musique plutôt que de se dire que notre monde est une décharge morale à ciel ouvert ?
Donc 7 titres, dont 2 qui dépassent les 8 min. Le style que revendique Je ? Le post Black Metal. Et c’est là que je diverge avec Morgan, on en a déjà parlé.
En premier lieu car je n’aime pas cette dénomination, pour moi le Black Metal est un style qui n’a pas de limite et chacun peut bien s’y retrouver quelles que soient ses influences. Post désigne un concept succédant à un autre, or ce que propose Je ne me semble pas éloigner des premiers groupes du genre. Néanmoins on ne peut pas non plus les classer dans le DSBM (Dépressive Black Metal) tant ce style est encombré de groupes chiants à mourir (vous allez me dire, pour un style qui prône le suicide, ça colle ?).
Bref, je préfère largement parler Black Metal, avec des influences plutôt tournées vers la musique classique, le piano étant présent quasiment sur tout l’album. De nombreux groupes l’ont déjà fait avant, comme Silencer ou bien Angizia. Le morceau « Plague in the algorythm » est un bel exemple du mélange réussi. Je sais, on va me taper sur les doigts, mais l’influence des premiers Dimmu Borgir est aussi présente. La différence ? Le son ! Ici, la puissance permet de faire ressortir les ambiances sombres de ce style.
Si à un moment, on a voulu rapprocher Je des groupes comme Alcest ou Amsoeurs, c’est surement purement géographique tant les mélodies me rappellent plutôt des groupes scandinaves genre Katatonia.
L’évolution de Je est indéniable, maitrisée, et loin de se cantonner à un style. Tout est à sa place, il n’y a pas de fioritures. On ressort de l’écoute de « Epilogue of a tragedy » comme après une thérapie, vidé, avec ce sentiment de ne pas savoir si ce qu’on vient de balancer devant le psy nous pousse à vivre ou à en finir. Mais finalement, après avoir repris ses esprits, on se dit que la vie se doit d’être vécue, si pourrie soit elle, et on essaie de trouver ce qui nous fait tenir.
Eh bien soyons franc, cet album est une raison !
Morgan : Guitare, chant, piano
Alexys : Basse
Stéphane : Batterie