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Adrien Buchs est un ami depuis presque une quinzaine d’années. Nous avons fait pas mal de concerts et bu quelques bières ensemble. Je l’ai, ensuite, vu évoluer au sein de différentes formations et eu la chance de jouer avec lui au sein d’Assigned Fate. Sa puissance, sa finesse et son groove font de lui un batteur redoutable.

Adrien Buchs - Photo par Elio Échassier.

Salut Adrien, merci de répondre à cette interview pour Metal In Franche Comté ! Peux-tu, d’abord, te présenter ?

Adrien : Je m’appelle Adrien, j’ai 35 ans. Je suis batteur au sein de plusieurs groupes. Actuellement je n’en ai plus que trois : Assigned Fate, Holy Fallout que j’ai repris l’an passé et Thomas Leclerc. J’étais batteur de The Erkonauts jusqu’au dernier concert le 6 avril à Pontarlier (report) date géniale. Sinon je suis professeur de batterie.

À quel âge t’es-tu mis à la batterie ?

Adrien : J’ai commence à prendre des cours à 5 ans chez Ferrari Music à Pontarlier. C’était avec William Laithier, il devait avoir 15 ans à l’époque. J’ai pris des cours jusqu’à 13 ans. J’ai commencé à jouer en groupe à 9 ans, c’était dans une Harmonie aux Verrières-de-Joux ,La Lyre Varisienne. Un batteur et deux cuivres pendant deux ans. On a fait différents concerts au Téléthon, à noël, on faisait des reprises notamment du Boney M. J’ai arrêté après, ce n’était pas le style qui m’intéressait le plus. Ça reste, cependant une très bonne expérience !

Adrien en live - Photo par Dark & Light.

Tu as joué avec de nombreux groupes. Peux-tu nous parler un peu de ces différentes formations ?

Adrien : J’ai joué dans Orthopedia vers 17 ans, dans la chambre de Jules, notre bassiste. Il y a eu Beermanie. Ensuite il y a eu Golden Hair Sperm Whales, No Style Rocking, Assigned Fate, The Erkonauts, Thomas Leclerc, Holy Fallout. Des groupes à tendance rock et metal.

Quelles sont tes principales influences ?

Adrien : (Il réfléchit) J’ai démarré avec la musique de mes parents : Led Zeppelin, Deep Purple, Pink Floyd. Mes parents écoutaient beaucoup de styles différents. J’ai été baigné avec du Kate Bush, Mariah Carey, Black Sabbath… J’essaye de chopper des influences partout. J’ai eu une grosse période de neo metal comme beaucoup de gens de notre génération. Après ça a dérivé vers du plus bourrin et plus technique, dans le death, pas trop de black à part de rares exceptions. Après découverte du prog avec Dream Theater. Ça a découlé vers énormément d’autres groupes comme Haken et Between The Buried And Me par exemple. J’aime toujours écouter de tout, que ce soit du gros blast ou des choses plus fines, même jazzy. J’essaye de varier mon jeu grâce à toutes ces influences.

Holy Fallout - Photo par Vincent Facchini.

Tu as travaillé pendant de nombreuses années la batterie pour atteindre ce niveau, as-tu encore le temps de le faire comme tu le souhaiterais ?

Adrien : Encore pas, non. Je suis très dur envers moi-même et j’ai toujours envie de progresser. Je me dis parfois que j’ai fait des trucs cools mais y a toujours moyen de faire mieux. Suffit d’ouvrir Youtube et de voir des gamins de sept ans faire des trucs que tu n’arrives même pas à comprendre (rires). Il faut se remettre en question et ne pas rester sur ses acquis. Ça implique de travailler. Ça serait cool que j’ai plus de temps mais j’arrive à m’en tirer avec mes différents groupes.

Peux-tu nous parler de ta relation avec Thomas Leclerc ?

Adrien : Très intime (rires), on était au collège ensemble mais on ne se connaissait pas à l’époque. Ça fait vraiment 12 ans qu’on se connaît vraiment. Les trois de No Style Rocking sont venus m’alpaguer aux toilettes du Festival de la Paille pour me demander de les rejoindre. Musicalement on s’entend vraiment bien en terme de goûts et aussi en terme de jeu. On peut faire des bœufs, de la composition. On en est à quatre projets ensemble, on s’apprécie vraiment !

"Je suis très dur envers moi-même et j'ai toujours envie de progresser." Adrien Buchs

 

Peux-tu nous parler de l’actualité de tes groupes ?

Adrien : Avec Assigned Fate, on va enfin pouvoir sortir notre deuxième album le 2 septembre 2024. On a voulu prendre le temps de faire une sortie correcte. On en a profité pour peaufiner au mieux ce disque de six titres. Il y aura du contenu vidéo. Concernant Holy Fallout on a enregistré à Paris pour une sortie prévue cet automne. Il y aura également du contenu vidéo. Pour les concerts j’en ai fait récemment avec Thomas Leclerc notamment au Titty Twister à Besançon pour la fête de la musique. Sly et son équipe sont adorables, c’était vraiment trop bien. On a fait, aussi, un concert à une soirée qu’organisait l’école de musique dans laquelle je travaille avec un set de Thomas Leclerc. J’avais fait un projet avec plein de batteurs pour reprendre du Slipknot avec plusieurs musiciens ainsi que Thomas et Schrissse. L’ami Thomas est très inspiré et il écrit de son côté, il devrait y avoir un deuxième album.

N’est-ce pas trop difficile de concilier tes différents projets même s’ils n’ont pas tous la même dynamique ?

Adrien : C’est justement pour ça que j’arrive à concilier les trois. Quand les trois voudront faire des concerts en même temps, ça sera plus compliqué.

Tu feras trois sets le même soir.

Adrien : Je fais un AVC au bout d’un set et demi. On n’est pas là pour se marcher dessus et ça devrait aller.

Thomas Leclerc composé de Schrissse, Thomas et Adrien.

Pour les adeptes, quel matos utilises-tu ?

Adrien : À la maison j’ai une configuration en rack et sur pieds pour les concerts. Ce qui me permet de monter / démonter plus facilement pour gagner du temps. Je joue sur du Yamaha custom X, des fûts en chêne Oak. Une caisse claire DW que j’adore, dix ans que je l’ai. Niveau cymbales ça tourne beaucoup, je suis principalement sur Zultan, le rapport qualité / prix est imbattable. J’ai une Demon Drive de Pearl pour la double. Je joue avec du Vic Firth 5B pour les baguettes pour entrer davantage dans les détails.

Comme les crayons de papier.

(Rires)

Es-tu endorsé ?

Adrien : Non, je n’ai jamais fait les démarches pour essayer.

Assigned Fate.

Les deux sont complémentaires mais préfères-tu le live ou le studio ?

Adrien : Très bonne question, je pense préférer le studio. J’adore poser les idées de manière définitive. Une fois avec Thomas j’avais, complètement, zappé un titre. On avait un planning et la dernière qu’il a composé c’était « Les Citadins de M*rde ». j’ai reçu le morceau trois semaines avant l’enregistrement. Le dernier jour je me suis rendu compte que j’avais complètement oublié de la travailler. On l’a composé / enregistré direct. Je la joue différemment en live, avec Thomas on a un côté freestyle / spontané. On ne s’impose aucune limite. Les concerts c’est vraiment cool aussi, les conditions sont parfois plus compliquées mais voir les gens et partager sa musique c’est génial. Au niveau du confort de jeu je préfère le studio, je vieillis peut-être (rires).

Peut-être que le studio est plus rare alors tu l’apprécies davantage.

Adrien : C’est possible oui, j’ai enregistré pas mal de choses aussi tout seul, j’aime ce côté de poser les idées de manière définitive. Je suis quelqu’un de créatif. Avec un riff de guitare je peux partir sur trois ou quatre pistes et je teste, peaufine. J’aime ce processus.

Quel(s) conseil(s) donnerais-tu à une personne qui souhaiterait se lancer dans la batterie ?

Adrien : Il faut être motivé. La batterie est un instrument peu pratique, onéreux, bruyant bien que les technologies évoluent. Ça ne pallie pas à tous les problèmes.Pour la première batterie électronique que j’ai acheté, mon voisin me demandait si je faisais des claquettes en entendant la double (rires). Il faut essayer d’alterner entre la partie travail pur et dur et se faire plaisir. C’est très sain d’alterner les deux. J’encourage mes élèves à faire les deux. Le conseil principal que je peux donner c’est d’écouter de la musique tout simplement. C’est bon pour tout musicien et même tout être humain. J’arrive à discerner les gens qui en écoutent et ceux qui n’en écoutent pas. C’est ultra simple comme conseil. 

Adrien en live - Photo par Dark & Light.

Ecoutez de la musique ! Pour qui aimerais-tu faire la première partie ?

Adrien : En groupe actif ?

Comme tu veux

Adrien : Gorod, les mecs sont hyper cools et ça serait génial de faire leur première partie. C’est un choix musical et humain. Après faire la première partie de Haken ou Between ce serait super même si je ne sais pas comment serait le côté humain.

Tes dernières claques en live et en albums ?

Adrien : Je suis sur le dernier Rendezvous Point, le deuxième projet de Baard Kolstad, le batteur de Leprous. Je suis encore un peu mitigé mais je le trouve pas mal. En live c’était Poliphia et Plini. J’avais déjà vu Plini à l’Antonnoir c’était génial, ils ont un niveau de fou, ils ont la banane et jouent en regardant le plafond. À la fin ils montent le niveau de 200% pour dégoûter tout le monde. Polyphia je pensais que ce serait hautain mais au contraire, ils ont fait chanter les parties de guitare et étaient bien communicatifs. Sinon c’était Haken et Between The Buried And Me (rires) à Lyon mais ça commence à dater.

Le prochain ?

Adrien : Je ne sais pas encore, je vais peut-être faire un tour à la Guerre du Son pour soutenir les groupes locaux parce qu’il y a du bon notamment le vendredi : Holls, Horizon Waves, Torve. Il y a de la bière, des copains, on soutient !

Le mot de la fin

Adrien : Et bien écoutez de la musique ! Merci à toi !

Merci, on va aller manger !

Petite photo souvenir avec Adrien. Arc-sous-Cicon, juin 2023.
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