1/Commencer une interview sans une présentation du groupe c’est un peu comme un concert de Metal sans bière, il manquerait quelque chose ! Alors je te laisse faire un retour sur les premières années du groupe.
-La bière doit d’ailleurs être à l’origine des premières compositions utilisées pour Heimsgard.
Elles sont issues de riffs et mélodies trop « pacifiques » pour être appliquées dans un groupe de death ou black métal, pour lequel je jouais et recherchais probablement des idées plus sombres à cette époque. Cependant, ces refrains et couplets étant d’une certaine qualité selon moi, je trouvais cela dommage de les jeter à la corbeille, je les ai retravaillé et c’est de là qu’est né le projet Heimsgard.
2/2015 a vu la parution de ton premier album, Ördrag, sur le label Epictural. Quel recul as-tu maintenant sur cet opus qui montrait déjà pour moi, à l’époque, un sacré potentiel ?
-Avec du recul je pense que j’aurais dû prendre plus de temps pour peaufiner cet album qui mérite peut-être plus de détail et d’enrichissement, mais pour un album de « recyclage » et en plus le premier du nom, je reste satisfait de l’objet. Ce sont les avis des auditeurs et les encouragements à l’égard d’ « Ördrag » qui m’ont conduits à composer « Following The Starlight ».
3/Et voilà que déboule en ce mois de mars 2018, Following the Starlight. Un album de plus d’une heure avec des compositions travaillées, un son bien plus puissant que le précédent. Peux-tu nous parler un peu de sa création (enregistrements, idées de départ) ?
-Après la parution du premier album, je mettais de côté tout air et mélodie qui pouvaient être incorporés dans ce projet, et à vrai dire je n’ai pas eu de mal à accumuler de quoi créer musicalement un album d’une heure. C’est donc naturellement que cet album s’est commencé à se construire, sans une vraie volonté de départ, à la base Heimsgard ne devait enfanter qu’un seul album.
Les textes ont tous été écrits pendant une année passée à vagabonder en Nouvelle-Zélande, d’où le titre et le contexte de l’album certainement.. il y a donc beaucoup de vécu personnel et d’allusion dans les paroles.
L’enregistrement est toujours du fait-maison, de A à Z, mais cette fois j’ai opté pour une production beaucoup plus professionnelle, le mix/mastering a donc été effectué à Flatline Audio, un studio américain dont les productions me captivent grandement.
4/13 titres qui mêlent le Metal, le Folk, le Pagan, et qui m’évoquent tellement de groupes. Mais je ne sais pas si tu vas penser comme moi, mais « Following the Starlight » me rappelle vraiment Therion et son « Secret of the Runes », surtout « Perpetual Moonlight ». Que penses-tu de cette comparaison ? Pour ma part, ce sont les chœurs, les solos, et le rythme bien Heavy qui me font penser à ce groupe.
-Je ne me suis jamais vraiment penché consciencieusement sur ce groupe, il m’est donc difficile de répondre ouvertement.
Cependant « Perpetual Moonlight » est définitivement le morceau de l’album à comparer à ce groupe suédois, de par son tempo plutôt lent et rythmé et sa richesse en chœurs et chant clair. Therion n’est pas le premier groupe que j’aurais cité dans les influences, en premier cela aurait été plutôt la multitude de groupes mélodiques Finlandais auxquels Heimsgard se rapporte de par les leads rapides, les harmonies et l’orchestration d’instruments folks.
5/Bien sûr Falkenbach, Temnozor, Nokturnal Mortum ou plus récemment Heidevolk (surtout pour les chants clairs) me sautent aussi aux oreilles, la scène des pays de l’Est est-elle une source d’inspiration pour toi ?
-ça l’est en effet, des groupes comme Falkenbach me captivent et sont assez prépondérants sur mon inspiration lors de la composition. La scène de l’Est est sans nul doute une source d’inspiration, malgré la nette domination des sonorités nordiques que l’on distingue en écoutant Heimsgard, selon moi.
6/Venons-en à la partie plus idéologique, Heimsgard s’écoute comme un raid viking, la bière à la main mais sans l’arrière-gout d’argument mercantile d’un Amon Amarth. On sent que chez Heimsgard, les mythes nordiques ont fortement influencé les paroles ? quelles sont tes influences littéraires ?
-Niveau littérature, je suis effectivement fan de la mythologie scandinave, tant des Eddas que des Sagas. De nombreux récits et livres référent à cette culture riche et passionnante qui alimente et influe sans cesse ma ligne directrice et également mon mode de vie depuis maintenant bon nombre d’années. J’incorpore donc cette idolâtrie aux textes que je rédige relatant mes expériences humaines, et on obtient les textes d’Heimsgard.
7/Cet album donne l’impression d’un groupe complet, as-tu eu des musiciens de sessions ? au moins pour les Chœurs ?
-J’ai fait intervenir trois amis proches pour l’enregistrement, Robin (Obsidium) pour la basse, Bael (Karne) pour la batterie et Justine pour le chant clair féminin et les chœurs. Tout le reste est exécuté par mes soins.
Concernant les chœurs, ils sont généralement formés de huit voix, quatre sont chantés par Justine et quatre par moi-même, l’effet est assez réaliste malgré le fait que seulement deux personnes différentes chantent sur les chœurs, je garderai sûrement la même recette pour de prochains albums.
8/Tu as de nouveau confié le layout à ArsGoetia, peux-tu nous parler un peu de son travail ? Tu lui as donné carte blanche ?
-Quasiment carte blanche oui, j’impose juste l’idée de base qui était ici un paysage d’une nuit étoilée rappelant le titre de l’album, ensuite je lui fais part de mon opinion sur son travail et on procède ensemble à des modifications si besoin. On travaille souvent ensemble et je suis toujours très satisfait de son travail. Je le recommande vivement, il est intransigeant avec lui-même, à quelques semaines du pressage il a tout recommencé, mécontent de lui jusqu’alors, et c’était une bonne idée, le résultat final est admirable.
9/Tu es un homme très occupé, Karne, Malevolentia et Heimsgard ! est-ce que j’en oublie ? quelles sont les actualités de tes groupes pour cette année 2018 ?
-Plutôt occupé oui, je travaille actuellement sur un autre projet black métal dont je ne suis pas autorisé à divulguer les origines pour le moment, mais cela ne saurait tarder.
Je peux affirmer également qu’un album d’un autre projet solo nommé Ferriterium verra le jour à l’Automne prochain, dans la lignée de Karne cette fois-ci.
Le troisième album de Karne et le quatrième de Malevolentia avancent lentement, peut-être un peu trop lentement même, plusieurs hivers passeront avant de pouvoir révéler quoi que ce soit.
J’aimerais pour 2018 trouver plus d’opportunités de jouer live, niveau concert avec Karne et Malevolentia ce n’est pas la cohue. Message aux organisateurs, notre set est on ne peut plus travaillé, faites-nous venir vous ne serai pas déçu!
10/Peut on imaginer Heimsgard sur scène ? si c’est oui je suis volontaire !
Je te remercie pour tes réponses et te laisse le mot de la fin !
-C’est une question que l’on me pose fréquemment et à vrai dire, ce n’est toujours pas d’actualité.
Travailler ces morceaux pour le live et trouver les musiciens adéquats me demanderait tellement de temps que je me verrais obligé d’empiéter sur les autres projets dans lesquels je suis impliqué, et cela dégraderait probablement l’équilibre musical dans lequel je m’épanouis.
Cependant ce n’est pas inconcevable, loin de là, mais j’y réfléchirai seulement si « Following The Starlight » marche, plait et m’occasionne assurément des dates qui en vaille la peine.
Je te remercie pour l’intérêt porté à la sortie de cet album et je te souhaite bonne continuation.
A bientôt.
https://www.facebook.com/heimsgard/