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DESYBES
Sermon d'Hypocrite
septembe 2018
autoprod

La note
80%

Desybes, groupe de Metal du Grand Est depuis 2005, est de retour pour cette rentrée 2018 avec l’album Sermon d’Hypocrite, qui a notamment pu voir le jour grâce au soutien de plusieurs contributeurs.  Autant vous dire que notre région soutient autant Desybes que Desybes soutient la scène régionale ! Je vous invite d’ailleurs à jeter un œil à l’interview et au reportage de la release party de l’album que vous trouverez sur le site. Mais venons-en au fait, et analysons, chanson par chanson, le nouvel album de Benoît, Julien, Silvère et Sylvain (notez que je découvre à la fois l’album et le groupe).

« Dēmokratía » : première surprise pour moi, l’album débute avec un morceau instrumental ce qui permet de présenter tout de suite les musiciens et leurs styles respectifs. Ça percute d’emblée, et non sans être mémorable. J’ajouterai que les sons de guitare sont variés ce qui témoigne d’une recherche dans le son qui est plutôt appréciable.

« The Machine » : une chanson redoutablement efficace qui lance tout de suite dans l’album. C’est le seul morceau de l’album dans lequel vous entendrez de l’anglais (pour le refrain), car Desybes écrit essentiellement en français, et ce n’est pas pour me déplaire. D’autant plus que l’emploi de l’anglais est justifié : la chanson a été composé pour David Radeff, boxeur franc-comtois, alias… The Machine.

« Mort Sous X » : un morceau qui groove beaucoup, et qui, selon moi, possède certains des meilleurs textes de l’album. La chanson parle du mythe du soldat inconnu et le décrypte de manière intéressante. Reste que certaines phrases s’enchaînent parfois un peu maladroitement. Petit plus : la fin du morceau est super, on en fait plus des comme ça !

« Terra Corsa » : un morceau qui m’a fait m’exclamer plusieurs fois ! Mon préféré sur cet album. Un morceau agressif qui tantôt frôle le Hardcore (auquel pourtant je ne connais pas grand-chose) avec un chant plus énervé et des riffs puissants, tantôt le Trash Metal, voire le Heavy ou le Hard-Rock, quand on entend ce solo de guitare ! Le chant continue de surprendre avec des chœurs sur le refrain et sur la fin qui sont vraiment réussis.

« Poussée au Vide » : un morceau visiblement plus personnel dans le texte (plutôt bien écrit également) et qui m’a aussi marqué par ses riffs et ses leads assez surprenants : les gammes et les mesures, sur ce morceau, ont été habilement choisies et modelées. La voix se fait une fois de plus différente, ce qui renforce ce morceau.

« Dolores » : je vous avoue tout de suite que je n’ai pas bien compris de quoi parle cette chanson. Le texte, cryptique pour moi qui manque peut-être de la référence clef, m’est tout de même apparu moins bon que celui des autres chansons car un peu maladroit dans sa structure. En revanche, j’aimerais souligner que la basse est très présente sur cette chanson et donne une rythmique vraiment prenante.

« Elles Veillent » : une chanson dont l’intention est louable et qui soutient la cause des femmes mais qui pour moi fait preuve de quelques maladresses dans le texte, des phrases parfois trop simples dans le fond mais trop complexes dans la forme, qui ont tendance à mettre à mal la diction du chanteur. Quelques tournures viennent tout de même contrebalancer ce morceau. Desybes a en tout cas le mérite de s’attaquer à des sujets difficiles.

« Sermon d’Hyprocrite » : en voilà un de sujet difficile : la politique ; car cet album de Desybes peut paraître plutôt engagé sur pas mal de chansons. Outre quelques jeux de mots bien trouvés (dont le titre), le texte est malheureusement moins bon que les autres. Une rime saute curieusement (même s’il vaut mieux sacrifier une rime plutôt que d’utiliser un mot qu’on ne veut pas) et les maladresses sont trop présentes, notamment dans l’amorce du refrain. Cette chanson ne m’a pas convaincue.

« Hiéroglyphes » : texte plus simple mais plutôt efficace, qui joue encore parfois sur les mots. Les riffs emblématiques sont de retour, et la basse est plus prenante que jamais. Un morceau qui, à coup sûr, mettrait à mal les cervicales en concert.

« Des Visages, des Fissures » : un autre morceau plus personnel, et plus long que les autres, vient conclure cet album. Pour finir en beauté, Desybes s’offre un invité au chant : Raphaël Couturier de Caracariass. Ce morceau apporte un vent nouveau sur l’album, et l’on ne peut s’empêcher de penser à Gojira par moment, tant les sonorités et les riffs semblent s’en inspirer. La chanson se fait parfois plus calme et solennel, ce qui ajoute à la narration. Le texte est plutôt bon, et soutenu par un chant prenant en ouverture du solo de guitare. Une bien belle conclusion pour cet album.

Pour le reste, je vous invite bien sûr à écouter l’album !

Malgré quelques points qui peuvent gêner dans le texte et la diction de celui-ci, je suis vraiment satisfait d’avoir fait la découverte de Desybes. Cet album est à la fois très bon et très prometteur : les riffs sont mémorables, le groove efficace et le quator fonctionne à merveille. Le groupe mérite que l’on parle de lui, alors je vous invite à les soutenir !

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