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Nom du groupe

Strange new dawn

Album

planet system

Label

death to music

Date de sortie

2020

LA NOTE
6/10

Strange New Dawn est un projet formé par les frères Botteri (guitare, basse) et Sven Rothe (batterie) en 2013. Cette formation s’éloigne légèrement de notre environnement local de par sa provenance norvégienne, mais propose un metal alternatif, atmosphérique parfois mélancolique. Le groupe a sorti son premier album « The Only one » en 2015 pour l’anniversaire des jumeaux fondateurs, puis s’entoure de Muld (Clavier) et ExRoyal (chant) pour cet opus : « Planet System » (2020).

Le titre d’ouverture « Heartfull of Stranger » pose d’emblée l’ambiance fort annonciatrice du reste : synthétiseurs aux effets appuyés, instrumentation planante, structure à rallonge, guitares gorgées de delay pour les transitions et la voix d’ExRoyal, déterminante de l’identité du groupe. Comparable à celle de Daniel Estrin (Voyager) et Vintersorg (Borkanagar), elle donne le plus naturellement du monde à Strange New Dawn cette touche metal norvégien à la croisée du prog. A noter que les patterns de batterie aussi sont pour beaucoup au caractère nordique de l’opus.

On se félicite dans « Eternal World » et « The Symphony of Universe » de passages vocaux à l’harmonie accrocheuse et mémorisable, ce qui n’est pas le cas partout : les parties chantées de l’album tendent à être monocordes voire parlées, comme dans le titre suivant « Symbol of Stones ». Ces phrasés moins mélodiques peuvent rendre la richesse générale compromise, laquelle sera tout de même nourrie par la versatilité instrumentale et structurelle des compositions. Le relief instrumental est donc présent, les deux guitares cohérentes, l’ensemble basse-batterie fiable et vivant.

La suite reste pourvue d’échantillons sonores variés et évasifs si ce n’est cosmiques pour servir l’aspect atmosphérique propre au groupe, la double pédale galopant quand nécessaire (notamment dans Finally Saved et My Confession). Cela étant, l’ensemble peut tendre à trainer en longueur de par les structures choisies et au parti pris vocal, surtout lorsque que les motifs à la guitare sont redondants, comme dans « Before the Millenium ». Pour ce titre, la transition en légèreté un peu plus tard permet de relativiser les inconvénients, mais au fur et à mesure la lassitude peut guetter si l’on s’attèle à écouter la totalité de l’album. Les effets sont bien gérés et remplissent leur contribution, mais ne peuvent pas changer la donne sur un passage à vide.

Les solos sont plutôt efficaces (surtout dans « Sky Creator », « Into Pandemonium »), et convainquent suffisamment pour que l’on se languisse d’un peu plus d’expression guitaristique. Le titre « My confession » amène une variabilité bienvenue par son introduction plus sombre, sa trame sonore qui sort du lot et surtout son doublage de voix, plus tard dans le morceau. Ce type de doublage s’avérant décisif pour enrichir le chant principal, on regrette la parcimonie avec laquelle il a pu être utilisé. « Into Pandemonium » s’avère également bien réussi dans les ambiances et la composition.

Dans ce grand voyage que propose « Planet System », on accède donc à une construction musicale qui prend son temps, baignée de cette ambiance aventureuse caractéristique. Une seule musique seulement est en dessous de 4 min, parmi 13 rendant l’ensemble conséquent. Ces 74 minutes peuvent selon les gouts signifier cohérence, ou uniformité… Cela étant, Strange New Dawn a pu sans problème étayer son univers déjà bien installé par l’album précédent « The Only One », essentiellement par l’imaginaire pouvant être sollicité par les chansons où chacune a une histoire à raconter.

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