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Nom du groupe

Seth

Album

La morsure du Christ

Label

Season of Mist

Date de sortie

mai 2021

LA NOTE
10/10

Autant prévenir (et comme ça si vous êtes trop pressé ou pas motivé pour lire la chronique, ça vous la résume) : je vais encenser cet album.

Les raisons sont nombreuses, elles sont peut-être même plus sentimentales, personnelles, que professionnelles. Et finalement, parfois le travail de chroniqueur s’est aussi mettre ses tripes sur la table, comme les musiciens le font avec leurs musiques. Tout n’est pas toujours basé sur la technique et les mots.

Bref, voilà maintenant 7 ans que «The Howling Spirit» est sorti, montrant déjà le retour à un Black Metal plus proche de «The excellence» que des précédentes sorties (à savoir Divine-X, Era Decay). Pendant ces longues années, le groupe a connu quelques changements de musiciens, avec surtout l’arrivée de Saint Vincent (Blacklodge, The arrival of Satan), qui est une bénédiction car il a su renouer avec ce chant en Français, déclamé, possédé, que l’on pouvait entendre sur «Les blessures de l’âme». L’autre nouveauté, c’est le retour des claviers avec l’arrivée de Pierre le Pape (Melted Space), qui lui aussi a su nous faire replonger dans ces ambiances uniques que l’on peut entendre sur «Les silences d’outre-tombe» par exemple.

Avec un line up renforcé d’un guitariste (Drakhian) et d’un nouveau bassiste, Heimoth et Alsvid (qui sont la base du groupe) ont pu se lancer dans une mini-tournée (qui est passé par le Forest Fest) pour fêter les 20 ans de l’album «Les blessures de l’âme». Et sans nul doute, c’est cette période qui a dû inspirer les membres du groupe tant ce nouvel opus est une suite logique à ce qu’il avait sorti en 1998.

Le plus dur quand on donne une suite à un album sorti il y a plus de 20 ans est de ne pas s’auto parodier pour juste proposer un cd pour les nostalgiques et coller à la mode du moment. Et là, aucun doute, nous ne sommes pas dans cette démarche. Ce CD transpire la sincérité, celle d’un Black Metal qui a marqué une génération, dont je fais partie. Un Black Metal qui fait ressentir à son auditeur des sensations que peu de groupes arrivent à partager, entre tristesse, mélancolie et toute puissance ! La force de Seth est de proposer des morceaux toujours dans l’esprit des précurseurs du style, sans démonstration trop technique, avec des riffs toujours entre Black Metal et Heavy Metal (si si) et en posant des ambiances sombres avec des nappes de claviers. J’ai beau chercher, en 22 ans, très peu de groupes ont su proposer ce sentiment de noirceur si particulier (Nehemah s’en rapprochait un peu).

«La morsure du Christ» sort donc en 2021 avec 7 titres, et il m’est difficile de dire lequel est celui qui pourrait résumer l’album tant chaque morceau nécessiterait à lui seul une chronique.

Celui qui porte le nom du CD est le premier qui fut diffusé et je l’ai donc beaucoup écouté. Néanmoins, après mûre réflexion, mon choix se porte sur «Sacrifice de sang». Avec un démarrage digne de l’hymne au vampire act II, il offre, par la suite, des riffs de guitare vraiment uniques. Dans cette chronique, le mot ambiance revient souvent, sa définition aide à comprendre ce que j’essaie de dire.

 Ambiance – Def : Ensemble des caractères définissant le contexte dans lequel se trouve quelqu’un.

Cet album de Seth me replonge dans la période de la sortie des «Blessures de l’Âme» qui signifiait pour moi la fin de l’enfance, la découverte d’un monde qui ne me ressemblait pas… et c’est en écoutant un sampler Metallian que j’ai entendu cette musique qui semblait être le fond sonore idéal à ce grand changement.

Un coup de téléphone dans la foulée à mon dealer (Adipocere) et le CD arrivait une semaine après. Il a dû tourner des heures et des heures dans mon lecteur disque portable, accompagnant chacun de mes pas.

Finalement, ce nouvel album marque lui aussi un changement. Pas dans ma vie spécialement, mais il vient rappeler ce qui fait que la scène Française est à part. Nul doute qu’il y aura un avant et un après cette Morsure du Christ, un parallèle peut d’ailleurs se faire avec ce que symbolise la pochette de l’album (Notre Dame en feu, peinture réalisée par Leoncio Harmr).

Comme je le disais au début de cette chronique, le ressenti que j’ai sur cet album m’éloigne vraiment du travail journalistique et me replonge dans mon passé. 22 ans après, les sentiments que provoque la musique de Seth sont toujours vivants, et me rappellent Ô combien «Les blessures de l’Âme» sont éternelles…

Pierre Le Pape (Claviers),

Drakkhian (Guitare),

Alsvid (Batterie),

Saint Vincent (Chant),

EsX (Basse),

Heimoth (Guitare).

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