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Le soir du 29 février 2020, l’Atelier des Môles fermait ses portes après le concert de The Outcasts, n’imaginant pas un seul instant ne plus les ouvrir avant presque 18 mois… Toute une programmation remisée, des jours et des nuits à se demander comment faire, comment vivre ces moments hors du temps, tant pour l’équipe d’organisation que pour le public habitué de la petite salle aux murs couverts de sueur et de sons…

Pourtant, pendant tout ce temps, derrière le rideau noir du covid, Marine, Sabino, Auriane et tous les autres ne se sont pas découragés et ont bossé d’arrache-pied pour que le retour à la musique soit une belle fête.

Alors c’est sans doute avec émotion et une petite pointe d’appréhension que Mon BabyBlues Festival cuvée 2021 a ouvert ses portes le mercredi 1er septembre 2021.

Enfin quand je dis « ouvert ses portes », c’est une vue de l’esprit car si chaque année ce festival investit d’autres lieux, d’autres salles, d’autres locaux, cette année le warm-up au magasin de musique La Clé de Sol à Montbéliard a été précédé dès le mercredi après-midi d’un Pré-Warm-up – on avait bien besoin de préchauffer après tout ce temps d’arrêt !! 🙂 – en direct au beau milieu de l’ Etang de Brognard ! Le public s’est délecté du blues de l’excellent guitariste local ARTHUR DART, replaçant au pied levé Ronan OneManBlues qui n’a pas pu se déplacer.

Arthur est bien connu au travers de son groupe de rock 58 SHOTS, mais peut-être moins pour ses premières amours : le Blues. Et c’est bien dommage, car installés confortablement au milieu de l’eau dans leurs pédalos, leurs canoës et même sur des paddles, le public a été conquis par sa voix, s’accompagnant lui-même de main de maître à la guitare. Une expérience musicale hors du commun, qui donne le frisson et restera inoubliable.

Photos Arthur DART sur l’eau par Lola

Pour les moins téméraires (si tant est que faire du pédalo implique de la témérité !) il y avait une session de rattrapage pour écouter Arthur dès le jeudi soir sur la terre ferme. A La Clé de Sol, une quarantaine d’aficionados ont envahi le magasin, sourire aux lèvres derrière leur masque. On a frappé du pied, tapé des mains et même chanté sur des rythmes de Bob Dylan, Robert Johnson, Cat Stevens, BB King et Muddy Waters. Quelques compositions d’Arthur sont venues étoffer la soirée qui s’est terminée par un rappel exécuté sur sa Fender Telecaster, armé de son Bottleneck, le slide nous parachutant pour quelques instants encore dans le Sud des États-Unis.

Photos Arthur DART à la Clé de Sol par Lola

Au tour de Franck de prendre le crayon pour la soirée de vendredi :

Comme ça fait du bien les amis, mon dernier Live Report remonte à janvier 2020, à ce qui paraît un virus nous a empêché d’assouvir pleinement notre passion musicale entre temps….. Bref, c’est enfin reparti et sans interruption j’espère.

A l’occasion de la 6ème édition du Baby Blues Festival de Montbéliard, j’ai l’occasion de découvrir une grande artiste en devenir venue de l’Est et retrouver notre Bluesman franc-comtois, déjà bien (Rôd)é à la scène blues nationale et internationale.

Il est 20h30 quand j’arrive à l’Atelier des Môles, et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce n’est pas la grande affluence que l’on connaît d’habitude. Pass sanitaire obligatoire bien évidemment, l’audience de la soirée ne dépassera pas les 100 personnes. Mais rien ne viendra entacher la joie qu’est la mienne et celle de toutes les personnes présentes de retrouver la scène Rock, l’ambiance chaude et humide de ces endroits où la musique et les émotions sont reines. J’en profite avant l’arrivée de VANJA SKY pour préparer mon matos photo et me positionner pour les premiers shootings.

Il est 21h15 quand la longue chevelure blonde et bouclée de Vanja Sky traverse les lumières de la scène des Môles. Elle a de la gueule cette rockeuse, accompagnée d’une formation classique (Guitare, basse, batterie), elle laisse transpirer une vraie énergie et entame son set par Rock’n Rolla Train, premier titre de son nouvel album paru en 2020 « Woman named Trouble ».

Vanja Sky, ou Vanja Krbavčić, artiste de blues-rock de 27 ans, qui a troqué son métier de pâtissière quand elle avait 19 ans pour découvrir la guitare et ne plus jamais la lâcher. Aujourd’hui, cette artiste nous délivre une musique inspirée du blues endiablé de Mister Rory Gallagher, qui donnera le titre de son tout premier album « Bad Penny », mais aussi Stevie Ray Vaughan et Albert King. Ce premier album arrivera après une série de concerts dans les Pays de l’Est (Slovénie, sa Croatie natale, Serbie et enfin l’Allemagne) où elle commence à se faire un nom. Bien accompagnée par Mike Zito, célèbre guitariste et producteur américain, l’album « Bad Penny » constituera la rampe de lancement de la carrière de Vanja Sky. Le quatuor composé de Vanja, Mike Zito, le batteur Matt Johnson et le bassiste Terry Dry, tournera en 2018 en Europe et en Amérique du Nord.

Mais ce soir aux Môles, c’est son nouvel album qui est mis à l’honneur, Album plus personnel que Bad Penny, a co-écrit avec le guitariste Robert Wendt, et enregistré à Hambourg.

Le premier morceau, « Rock’N’Rolla Train », débute par un riff violent. « Turn It On », commence par une intro entraînante qui se transforme en une voix séduisante.

Mais l’écriture de chansons de Sky et Wendt va au-delà du blues rock. Des myriades de genres sont explorés, à partir du grand country blues de style Stones de « Hard Times », en passant par le morceau funky captivant-hypnotisant, basé sur la basse, « Troublemaker ». Ensuite, il y a la « Voodoo Mama » orageuse.

« Tout en Croatie est un défi et les yeux de l’industrie musicale ne sont guère tournés vers l’Europe de l’Est et malgré tous leurs mérites, leur patrie n’est pas un point de départ pour le rock’n’roll. » évoquait Vanja dans une de ses interviews. Mais ce soir, elle nous montre que le Blues-Rock et le Rock en général n’ont pas de frontière et son talent va probablement l’emmener encore très loin. C’est un rock puissant, rond et efficace que chacun d’entre nous, présent ce soir, accueille avec bonheur, bonheur non dissimulé à en voir les échanges de notre hôte avec son public.

Le set prend fin à 22h15, nul doute que Vanja Sky a laissé une trace aux Môles et que nous la reverrons prochainement.

Photos VANJA SKY à l’Atelier des Môles par Franck

Il est 22h45 quand l’ami ROD BARTHET fait son entrée à son tour sur la scène des Môles. Composé d’un trio Guitare-basse-batterie (pour moi la composition préférée dans le monde du rock à l’instar des Motörhead et autres ZZ TOP…..)

Est-il utile de présenter à nouveau Rod Barthet, natif de Pontarlier, qui depuis deux décennies nous envoûte avec son blues inspiré par ses deux mentors que sont John Lee Hooker et Bo Diddley. John Lee Hooker qu’il rencontra en 1991 et qui lui proposera d’assurer sa première partie, excusez du peu….

Rod découvre les concerts très tôt et crée son premier groupe à 14 ans Final Blast aux tendances Hardcore.

C’est après l’apprentissage de la musique à l’Ecole de musique de Nancy que Rod s’envole en 1991 pour San Francisco où ses rencontres avec des pointures du Rock/Blues locales vont l’emmener à rencontrer les musiciens du Grand John Lee Hooker et le Maître du Blues/Boogie en personne. Il rencontrera également Tommy Castro, Johnny Nitro, Harvey Mandel (Canned Heat).

Il y retournera en 1995 pour enregistrer son deuxième album sous le nom de Rod and the Shotgun’s. Cette formation qui fit connaître Rod Barthet accouchera de 3 albums au total (Let’s Boogie en 1993, Mr Alligator en 1995 et Changer l’horizon en 1998.)

Sa carrière solo démarrera par la suite et il nous gratifiera de 7 albums, dont le dernier sorti en 2020 « Ascendant Johnny Cash » que Rod nous présente ce soir en partie. Oui, Rod ce soir, est à la maison, et le public ne s’y trompe pas. La petite audience présente ce soir accueille ce soir un Rod Barthet en manque de scène et prêt à mettre le feu.

Les premiers titres mettent en appétit et c’est arrivé au 3ème titre « Dans mon monde » que nous rentrons dans l’univers de ce dernier opus Ascendant Johnny Cash. Dans ce titre, Rod nous livre son monde idéal enveloppé dans un rock très traditionnel mais au combien percutant. S’enchaînent les titres Maman, Amour ma fêlure, ascendant Johnny Cash, également issus du dernier album. Rod nous montre l’étendue de son talent de compositeur et la diversité de son jeu à la guitare, les émotions transpirent de son visage et c’est un vrai plaisir de le photographier.

Vient le moment où pour l’occasion il sort sa belle guitare Gretch orange pour nous interpréter à sa façon le « Gaby » de Mr BASHUNG, avant de nous sortir une reprise de son maître à penser John Lee Hooker avec « Boom Boom Boom Boom » ainsi que Rollin’ on the River du Creedence Clearwater pour clore le spectacle.

Photos ROD BARTHET à l’Atelier des Môles par Franck

Je reprends la plume…

Samedi après-midi, 2 autres concerts étaient proposés, mais nous n’avons pas eu l’occasion d’y participer. Le duo italien SUPERDOWNHOME à l’office du tourisme de Montbéliard et le très talentueux MIKE « Sugar » CAHEN dans la petite cour du Baaron à Montbéliard. Le public a été conquis.

Le soir venu, c’est avec fébrilité (et aussi avec ma copine d’ enfance Isa pour qui c’était sa 1ère aux Môles !) que j’ai passé la porte rouge, monté les 3 marches, et retrouvé les murs noirs de l’Atelier. Il ‘y avait pas la folie des grands soirs mais des étoiles brillaient dans les yeux de tous. Quel plaisir de reprendre ses vieilles habitudes : poser le sac photo au fond du caisson de basses, saluer les habitués, les photographes, les maîtres des lieux, retourner prendre une mousse dans les gobelets à l’ effigie du lieux, etc…

JESSIE LEE & THE ALCHIMISTS débute la soirée. Souvenez-vous, elle avait enflammé la piste de « The Voice » en 2016 avec une reprise de Janis Jopin. Quand le rock de Jessie a envahi les murs du studio d’enregistrement de l’émission, tous ont salué son talent. Depuis, elle a poursuivi sa route à travers plusieurs formations. Depuis quelques années, elle s’est entourée de plusieurs grands noms de la spécialité pour former Jessie Lee & the Alchimists. Du blues au rock, en passant par la soul, voire le jazz, la jeune française à la voix puissante fait vibrer les murs. Elle vit sa musique de tout son être, à vous faire dresser les poils sur les bras. Ce soir, Jessie nous proposera de découvrir plusieurs morceaux de son nouvel album « LET IT SHINE » sorti tout récemment en mai 2021, auxquelles elle ajoute une partie de son album éponyme sorti en 2018, ainsi qu’une ou deux reprises. Une vraie présence sur scène, beaucoup d’ échanges avec le public, avec Alexis “Mr AL” Didier à la guitare, Laurent Cokelaere à la basse, Stéphane Minana à la batterie et Laurian Daire à l’orgue, pour Jessie et ses compagnons de scène, l’Alchimie est parfaitement réussie.

Photos JESSIE LEE & the ALCHIMISTS à l’Atelier des Môles, par Lola

« La claque soul de l’année » Rolling Stone FR, «…un disque qui devrait rester au-dessus de la pile »   Rock & Folk, « Truly glorious » Record Collector Magazine UK… Que diable, on parle sûrement d’un vieux Blues-man qui a roulé sa bosse sur toutes les scènes et dans tous les festivals blues et Jazz de la planète ? Que nenni ma foi ! C’est un Sextet au look rétro et désuet qui entre sur scène. A sa tête, un jeune homme qui semble tout juste sorti de l’adolescence : Alexis EVANS.

Ce jeune prodige, auteur-compositeur, guitariste jouant avec une maturité stupéfiante et une voix qui prend aux tripes, a été remarqué il y a déjà plusieurs années par la presse spécialisée. C’est Blues, c’est Soul, c’est Swing, c’est Jazzy… Bref, ça fait bouger le public des Môles qui reconnaît la qualité de la sélection 2021 du Baby Blues Festival. Sur scène, clavier, trompette, saxophone ténor, basse, guitare et batterie : la mayonnaise monte au fil du set et prend de main de maître pour clôturer avec brio ce Festival, cette reprise tant attendue des concerts à l’Atelier des Môles.

Photos Alexis EVANS à l’Atelier des Môles, par Lola

Je laisse à Franck le mot de la fin :

Voilà ce qu’on aime et pourquoi ce Baby Blues Festival a été créé, de la bonne musique, des artistes humbles, talentueux, proches du public avec ses révélations comme la belle Vanja Sky… une équipe des Môles toujours au top et un public toujours fidèle au poste.

Et comme le dirait Vanja Sky « DON’T FORGET TO ROCK’N ROLL »

Franck LAMBERTHOD et Lola Photographie – Laurence AMIELH
pour Metal In Franche-Comté

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