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Ce samedi 30 avril j’ai eu l’occasion de m’entretenir avec Marion (chant) et Schap (guitare) de Shadow Work

Merci de répondre à cette interview, pouvez-vous présenter Shadow Work ?

Schap : Bonjour, c’est un plaisir de t’avoir aujourd’hui Sébastien. Nous voulions retrouver ce que l’on kiffait lorsque nous étions adolescents. J’ai beau faire du death metal avec Swarmageddon, j’ai commencé à écouter du metal avec Linkin Park, Slipknot, System Of A Down, Sum 41 que j’affectionne toujours autant, ce genre de groupes. À la base c’est des good Vibes. Ça fait un moment qu’on travaille ensemble avec Marion et on voulait adapter ces différents styles avec sa voix qui va plus chercher du côté d’Evanescence voire Paramore, ce genre de formations.

Marion : Même Avril Lavigne (sourire).

Schap : Portishead, Massive Attack

Marion : Trip Hop, c’est très varié !

Schap : On voulait faire un hommage à tout ça et y mélanger des références modernes, genre les Billie Eilish les plus torturées qu’il y ait ou plus récemment ce que peut faire Spiritbox. On cherche à jouer quelque chose de simple à jouer, émotionnel et qui soit le plus efficace possible.

Qui compose ? Qui écrit les textes ?

Schap : J’ai tout composé pour le moment et je pense que ça va rester comme ça jusqu’à ce que je trouve la perle rare. Pour le chant, je fais du yaourt pour placer le chant sur la plupart des chansons, j’interprète ce que j’entends avec des termes très souvent borderline, émo genre « ma vie pue », les même mots reviennent « Go Away » « Fuck this life », Stay Away », tout ce jargon lexical que l’on peut retrouver dans les groupes de neo metal de l’époque. J’ai envoyé à un auteur Anglais

Marion : Un Gallois.

Schap : Un Gallois oui, il habite aux Bermudes. Je l’ai rencontré simplement sur un groupe Facebook. J’ai juste dit que nous cherchions un mec pour écrire des paroles. Ce n’est pas notre délire. Mon but est de composer, Marion ce qu’elle aime faire c’est chanter. La partie écriture n’est pas spécialement un plaisir pour nous à la base. On cherche l’efficacité et ce qui nous fait plaisir.

C’est un autre délire que Swarmageddon.

Marion : Oui, c’est complètement autre chose.

Schap : Même si c’est quelqu’un d’autre qui écrit ce sont des textes plus personnels que dans Swarmageddon.

Marion : C’est ça, on lui donne un thème, ce que l’on cherche à exprimer et il écrit en fonction.

Schap : Voilà, en partant des lignes de chant que je lui envoie, il se sert parfois même de mes paroles.

Marion : J ‘ai fait la ligne de chant et écrit un seul texte « Shadows « .

Schap, Marion, Ludovic et Thibaud

Schap, N’est ce pas trop difficile de tout « Schapeauter » ?

(Rires) Schap : Tu l’as écrite celle là ?

Oui, il la fallait ! Composition, enregistrement, mixage mastering… La totale !

Schap : Ce qui est intéressant dans ce projet c’est que la composition est directement liée à la production. Mes riffs c’est trois accords à la base, je pars de trois accords, je l’habille et du coup tout se fait en production .Je mets les notes et je m’amuse avec des synthés, mes vst, mes équas et fais simplement ce qui me plaît.

Oui parce que concrètement ce que vous faites, comme vous le dites c’est catchy et ça sonne. C’est tubesque en gros. Avoir quelque chose qui reste en tête et un refrain qui bute.

Schap : Je me souviens de la sortie de l’album de Sum 41 All Killer, No Filler c’était mon objectif. Je ne voulais pas de remplissage et avoir des morceaux à chanter toute ma vie. J’imagine un ado tomber dessus et que dans 15 ans le mec se dise « ça fait 5 ans que j’écoute du death metal mais mon pêché mignon c’est de réécouter un petit Shadow Work, » c’est un peu l’idée.

C’est cool comme idée ! La campagne de financement de l’EP s’est bien passée, vous avez atteint l’objectif.

Marion : Même plus étonnamment mais tant mieux.

Même plus, ou en êtes-vous dans le pressage des disques, les différentes contreparties ?

Schap : Justement le mix vient d’être fini, perfectionniste oblige on n’est jamais satisfait et c’est encore un domaine ou je suis en voie de perfectionnement, je ne suis pas un pro du mixage même si je tends à le devenir. J’apprends tous les jours, J’ai fini ces jours ci le mix, bon son, on entend bien tout. On l’a sorti sur Bandcamp, concernant le pressage j’attends juste une retouche du design parce que j’ai inversé deux titres sur le back. Dès que j’ai le retour, ça part au pressage. Malheureusement il paraît qu’il y a des pénuries ajoutons à ça le Covid, tout est compliqué actuellement.

Vous sortez cet EP, aurons-nous droit à des concerts par la suite ?

Marion : Ah oui !

Schap : C’est l’objectif, on a un groupe. Effectivement je compose tout, Marion chante tout et derrière on a nos suppôts de Swarmageddon (sourire), Thibaud à la batterie et Ludo à la basse qui se joignent à nous avec plaisir. Morgan a préféré s’abstenir.

Marion : Ce n’est pas trop son style.

Schap : Ce n’est pas son univers, je comprends parfaitement. Les guitares sont, finalement si peu importantes que sampler ne me dérange pas et tant que je ne trouverai pas LE gratteux qui a des idées nous resterons dans cette formation à 4.

J'imagine un ado tomber dessus et que dans 15 ans le mec se dise « ça fait 5 ans que j'écoute du death metal mais mon pêché mignon c'est de réécouter un petit Shadow Work, » c'est un peu l'idée.

Le projet est tout récent mais on a déjà pu avoir la cover de l’EP ainsi que des vidéos. Qui s’en occupe ?

Schap : Les trois clips ont été autoproduits. On aime bien les lyrics videos mais à priori les gens qui écoutent ce style aiment avoir les images. Dans le death metal on est habitué à ce format.

Marion : On a eu des retours comme ça, des gens qui n’écoutent pas de metal qui nous ont dit « mais votre « clip » ça fait très karaoké ».

Schap : Choc des cultures. Du coup surpris, on va retenir la leçon peut-être qu’on n’en fera plus. Pour la pochette de l’album, je me suis improvisé photographe un jour de givre on s’est dit que la photo était belle et résonne pas mal avec ce côté pop / punk / émo de l’époque, mise en valeur de la chanteuse. C’est un peu la norme dans ce style. Le design est signé Mythrid Art et le logo nous vient de C3PO.LETTE, l’ancienne bassiste de Swarmageddon.

Cover de L'EP

Que va t’il se passer dans les prochains mois pour Shadow Work ?

Schap : On sort l’EP, j’ai déjà six autres compos, il reste le chant à placer. Une fois qu’il y aura le chant, on fera les arrangements qui vont avec. Déconstruire pour reconstruire derrière. Avec Swarmageddon ça va être un peu calme, je suis pas en mode composition en ce moment même s’il y a encore une semaine j’ai refait quelque chose (rires).

Marion : Il se contredit tout le temps en fait.

Schap : C’était de la détente. Je vais pas me forcer à faire quelque chose. En composition, ce sera du death quand j’en aurai envie. J’espère qu’il y aura un album de Shadow Work l’année prochaine.

C’est ce que j’allais demander comme tu peux être très productif par période.

Schap ; C’est des périodes oui !

Marion : Au moins ça sort, c’est concret !

Schap : Sortir des albums ça coûte cher et je n’ai pas pu le faire comme je voulais quand j’étais jeune par manque de moyens. Si j’ai appris ce métier à la base ce n’était pas pour en faire mon travail mais pour devenir autonome, maintenant j’y arrive et vais pouvoir me faire plaisir à moins que mon cerveau ne lâche et dise « arrête ».

Avez-vous quelque chose à ajouter ?

Schap : Profitez de la vie, en fait je vais essayer de faire une phrase philosophique.

Marion : Ah non (rires) !

Schap : Faites vous plaisir en fait, on ne sait pas combien de temps on pourra se faire plaisir déjà. N’ayez pas honte d’aimer des choses que vos pères jugent négatives.

Marion : Très juste, je voulais parler de ça en plus.

Schap : C’est pour ça que je fais Shadow Work seulement maintenant. Quand j’avais 20 ans et que j’ai commencé la musique j’écoutais de tout. On a eu les vieux de la scène qui te chapeautent (et non schapeautent ce coup ci) » ah pis ça c’est de la merde « , « ça c’est bien », « ça c’est de la merde » et qui te font culpabiliser d’aimer des choses qui te font plaisir. En fait non, aimez ce que vous aimez. Vous pouvez apprécier du metal extrême comme de la musique plus calme, plus douce, populaire. Sachez public que tous les compositeurs, de ma génération, que j’ai connu ces 10 dernières années kiffent Sum 41 et Linkin Park et pourtant ils vous fournissent le meilleur death metal que vous ayez jamais entendus jusque là. J’exagère peut-être un peu en disant cela mais vous comprenez l’idée

Marion : C’est vrai !

Merci à vous !

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