Besançon, ville de Death Metal ! La scène death metal de la ville est en effet très active, avec des groupes qui se démarquent par leur énergie et leur créativité. Parmi les groupes notables, on peut citer : Dieresis et sa brutalité implacable, Swarmageddon et leur approche moderne du death metal. Exhorted qui propose un death metal/thrash metal puissant, Abyssal Ascendant qui explore les profondeurs du death metal technique, Kymris qui propose un death metal mélodique avec des sonorités folk black metal et Awe of Death qui impose son style brutal et intense. Mais aujourd’hui, nous allons nous concentrer avec cette interview sur un autre groupe prometteur de la ville, Ritual, qui vient de sortir son premier album intitulé « Fathomless Vacuity«

Pour nos amis du webzine MIFC qui ne connaîtraient pas Ritual, pouvez-vous vous présenter ?
Formé en 2023, Ritual fut tout d’abord un tribute à Death rendant hommage à Chuck Schuldiner. Après une année de concerts, nous nous sommes mis à préparer quelques compositions originales en secret, dans un style Death old-school, et au bout d’une autre année nous sommes enfin allés les enregistrer début 2025 au Disvlar Studio (Abyssal Ascendant, Whoresnation, Potence, etc).
Depuis 2023 Ritual a foulé la scène avec de nombreux concerts dans le nord – est de la France et en Suisse – Pouvez-vous partager une anecdote de concert ?( votre meilleur et /ou votre pire souvenir ?

Le pire est probablement lors de notre concert au Noumatrouff, un des premiers hors franche-comté, en compagnie de Post-Mortem et Mercyless : grosse pression face à un public très chaud et fan de Death, et un énorme trou de mémoire sur l’intro à la basse de Spirit Crusher… Un moment de gêne vite corrigé par Pablo qui a lancé Flattening of Emotions ! (NDLR : reprendre Death étant un exercice assez périlleux je pense que nous pouvons vous pardonner , au passage les retours de amis alsaciens sur ce concert ont été tres très possitifs)
Le meilleur est difficile à choisir, on a eu de supers moments avec le public, des rencontres de groupes, etc. Mais notre concert à Lausanne, dans un lieu autogéré, était particulièrement marquant : des groupes internationaux, un lieu et public proche de nos valeurs, en bref une soirée comme on aimerait en faire plus souvent !
Vous allez officialiser la sortie votre premier album FATHOMLESS VACUITY le 21 novembre au Bastion (25). Pouvez-vous nous en dire plus sur la genèse de vos compositions ? Quelles sont les thématiques abordées dans vos paroles?
La composition est avant tout un travail de groupe : Lucien et Marvin composent des riffs/morceaux, on se les envoie, les écoute et lorsque l’idée plait à tout le monde, Pablo développe sa batterie dessus.
En plus des répètes, on se programme régulièrement des sessions “compos” où on réécoute ce qui a été fait, ajuste ce qui en a besoin, retravaille la structure ensemble, etc
Les textes sont dans une lignée death metal classique : noirceur de l’humanité, horreur cosmique, sentiment de fatalité… En général on part déjà d’une thématique selon la vibe de la compo et on brode dessus. On a un peu tous notre façon de faire: Lucien écrit ses idées à la main, Marvin note des tartines de texte sur plusieurs documents qui sont ensuite triées et réduites, etc.

Comment s’est passé l’enregistrement et la collaboration au DISVLAR Studio ?
Pablo : J’étais plutôt stressé à l’idée d’aller en studio pour la première fois, mais la bienveillance et la sympathie de Stef m’ont aidé à vite me mettre à l’aise. Mon seul regret est peut-être le fait de n’avoir réservé que 2 jours pour les prises batterie, ce qui m’a fait craindre de manquer de temps. Un ou deux jours de plus auraient été idéaux, mais je garde un souvenir très positif de la session et ai appris plein de choses. Encore merci à Stef Tank pour son hospitalité !
Marvin : Stress/pression du studio dure à gérer
Lucien : Étant déjà passé en studio et particulièrement au Disvlar, je savais comment procéder. Je suis arrivé très préparé avec tous mes sons réglés au poil. J’ai pu pas mal échangé avec Stef qui est producteur certes mais musicien et guitariste avant tout. Ça m’a permis de ne pas mettre trop de couches où harmonisations inutiles et garder juste ce qu’il fallait. En termes de son pur, le son de gratte à très peu de différences entre l’album et les concerts.
Pour l’enregistrement du chant c’était une première pour moi par contre et ça s’est bien passé parce que j’étais à nouveau très préparé. Merci d’ailleurs à François Tosserg (NDLR: Askemåne) de m’avoir appris tout ce que je sais, super prof.
Globalement : Excellente collaboration avec Stef que nous connaissions déjà et qui a apporté sa patte sur le son mais aussi donné énormément de conseils sur les arrangements
Où sera-t-il possible de se procurer ou d’écouter votre album ?

L’album est disponible à l’écoute sur toutes les plateformes de streaming dès le 14 novembre et il sera possible de se procurer des CD en venant nous voir en concert.
Notamment à la Release Party le 21 novembre au Bastion (NDLR : aussi à la prochaine edition des Sapins Metaliks le 08 Avril 2026) ou en nous contactant par message sur les réseaux !
Pour en revenir à la Franche Comté, quel regard portez-vous sur la scène Metal régionale (médiatisation, lieux, accueil, accompagnement par les salles )
Sur Besançon on a la chance d’avoir un super accompagnement du Bastion, que ce soit pour la mise à disposition des salles de répètes mais aussi l’opportunité d’organiser des concerts “facilement” sur leur espace scénique.
Néanmoins on compte de moins en moins de lieux de concert, à part le PDZ et le titty (pour le métal extrême) à Besançon.
La Rodia est difficilement accessible pour les groupes émergents malgré la formation de plus en plus de structures associatives et surtout une envie de faire bouger les choses. On se rend compte que beaucoup de gens vont à Lyon/Paris/Suisse pour voir des groupes qui auraient pu venir à Besançon, et pour les concerts metal qui s’y passent on déplore un manque de groupes locaux en première partie.
Par contre la scène metal locale est très active avec des groupes incroyables qui démarrent (Holls, Awe of Death, etc), mais dans un style globalement moins extrême qu’il y a 15 ans.
Si vous aviez la possibilité d’améliorer UNE chose pour la culture Rock/Metal/Punk, qu’est ce que ce serait ?
Pablo : Ce serait bien que certains arrêtent de jouer les gardiens du temple. L’élitisme n’est qu’une preuve d’immaturité. Et il faudrait faire rembourser les baguettes par la sécu ou quelque chose du genre, je suis dans le rouge.
Marvin : Réduire le poids des baffles basse… Ou mettre en place plus de dispositifs pour faire jouer des petits groupes/émergents sur des scènes. Un accompagnement adapté au métal.
Lucien : Arrêter d’être payé en visibilité, même si les groupes sont amateurs.
Le mot de la fin (libre expression)
Support your local band, support your local bar !
interview par Silvere MG pour Metal In Franche Comté