Papertank est un groupe que j’ai vu plusieurs fois entre 2016 et 2018 (onze fois pour être précis). Malheureusement le groupe a cessé son activité lors du premier confinement en 2020 pour différentes raisons. Le Festi Burn’s leur a demandé à de nombreuses reprises de faire un dernier concert. Ils ont accepté, l’occasion était trop belle de les revoir et faire une petite interview pour parler de tout et de rien mais surtout de Papertank. David et Stéphanie étaient à nos côtés pour l’entretien avec Antho (basse & choeurs) et Aurel (batterie). Morceaux choisis.

Salut Papertank, merci de répondre à cette interview pour Metal In Franche Comté. Comment allez-vous pour commencer ?
Anthony : Plutôt bien, on est content de faire ce dernier concert.
Aurel : On l’a bien préparé, c’était chouette !
Anthony : Un petit caca mou quand même.
Aurel : Remonter sur scène à trois ce n’est pas forcément évident.
Anthony : Cinq ans sans scène pour moi !
Covid !
Anthony : Exactement.
Aurel : Perso je suis remonté un peu sur scène, c’est très bien.
Pouvez-vous présenter Papertank aux lecteurs qui ne connaissent pas le groupe ?
Aurel : Papertank était un basse / batterie à la base. On est resté dans cette configuration un petit moment. On a fait une maquette que l’on a envoyé à Charles, il a posé sa voix dessus, c’était en 2015. Le premier concert a eu lieu à la fin de cette même année. Après il y a eu plusieurs lives à droite, à gauche.
Anthony : Tu as très bonne mémoire.
Aurel : J’ai révisé (rires). On a fait un titre « Virus » en 2016 et ça c’est enchaîné. Un album avec le label Division Records qui nous soutenait énormément. Il y a eu plusieurs concerts entre la France et la Suisse.
Anthony : On raconte l’anecdote de « Virus » ?
Aurel : Vas-y.
Anthony : La veille on joue à la Chaux-de-Fonds, on a bu beaucoup trop d’absinthe et quand on est arrivé au studio on était encore beaucoup trop bourré.
Aurel : Exactement.

Ça ne se voit pas sur la vidéo.
Aurel : On l’a enregistré avec Yann Morel (décédé récemment) et Seb Descamps. C’était une très chouette expérience.
Charles avait quitté le line-up, Anthony l’avait remplacé au chant et Johann avait pris la basse. Vous aviez sorti deux titres en mars 2020 (moment du premier confinement). En aviez-vous d’autres à proposer avant d’arrêter Papertank ?
Aurel : Je pense qu’on avait de quoi faire un nouvel album. On est parti un peu dans tous les sens à cette période. Ce qui est drôle c’est que Johan qui a repris la basse n’a fait aucun enregistrement, C’est Anthony qui a enregistré la basse et le chant, moi à la batterie. On n’a fait aucun concert avec lui mais il est dans les clips, il est figurant.
Anthony : Le deal c’était de faire à deux mais Aurel chante vraiment trop mal pour faire une deuxième voix (rires). On ne pouvait pas c’était impossible.
Aurel : Je voulais utiliser un vocodeur et avoir un rendu plus popy mais Anthony n’aimait pas.
Anthony : Je préfère le côté punk.

Vous pensiez que vous auriez perdu du public ?
Aurel : Je pense que si on était parti dans cette voix « les méchants » qui nous écoutaient auraient dit « Ils ont vendu leur âme au diable » peut-être. On aurait certainement eu un autre public aussi. Je ne sais pas.
Vous feriez peut-être fait le Stade de France à l’heure actuelle.
Anthony : C’est quand même grand le Stade de France à deux (rires). C’est plus chiant pour marcher au plafond (rires).
Aurel : Enregistrer à deux c’était chouette, Anthony avait plus de boulot.
Anthony : On a dû plus se décarcasser pour les idées, le chant, j’ai moins de voix que Charles.
C’est plus épuisant à deux ?
Aurel: Quand on est parti dans cette direction, on a changé notre méthode de répète. On a commencé à s’écouter davantage au casque, à tout enregistrer, à mixer. On entendait tout et fallait se concentrer encore plus. Je mettais le métronome pour être le plus carré possible.
Anthony : On avait de moins en moins d’idées, on essayait de combler. Ce que je compose ça doit être simple et aller tout droit. Dès que ça se complexifie je suis moins à l’aise.
Aurel : L’album de Papertank c’était deux répètes, une chanson. Il y avait une idée, on travaillait chacun de notre côté et la session suivante ça s’enchaînait. C’était très énergique, c’était la même recette.
Anthony : J’amenais le riff base, Aurel rajoute des choses, on change un peu le riff en fonction de l’énergie et le chant s’est fait pas mal en studio.
Aurel : En studio, on nous proposait de changer différentes éléments et comme on était hyper ouvert on suivait généralement.
Anthony : Yann a été un magicien.

Vous en avez des choses à dire finalement (rires).
Anthony : T’as vu !
Vous êtes en mode dernier concert mais ça ne vous titille pas de continuer cette aventure ?
Aurel : On va dire que ça fait 4/5 ans qu’on a arrêté, Mat’ du Festi Burn’s nous tanne depuis trois ans pour qu’on vienne jouer et nous ça fait trois ans qu’on dit « Non » (rires). L’année passée on a accepté et on a demandé à Charles qui a accepté. Quand on a annoncé que l’on faisait un dernier live on nous a proposé de jouer à l’Echappatoire (Belleherbe), j’étais chaud mais après s’être concerté on s’est dit que c’était le dernier. On a mis beaucoup d’énergie dans ce projet en testant différentes personnes après le départ de Charles pour essayer de continuer. On a annoncé que c’était le dernier, on va tout donner.
(S’ensuit une longue discussion sur une possible suite qui part dans tous les sens, ils sont partagés sur la possibilité de repartir ou non.)
Même si le live report (le voici) sera publié après le concert, que pouvons-nous attendre de cette dernière prestation live de Papertank ?
Aurel : Pas de vraie surprise.
Anthony : Charles va faire les deux chansons sorties en 2020.
Aurel : Le son est cool, ça va le faire. Tu connais ce qu’on fait tu seras pas dépaysé. Quand on a repris le projet, c’était catastrophique. On était fatigué et Charles nous a dit que l’on jouait trop lentement, on ne s’en rendait pas compte. On avait besoin de se remettre dedans et après du travail ça l’a fait !
Traditionnelle question, vos dernières claques en live et en album ?
Aurel : Je me suis pris une grosse claque à Zürich avec Twenty One Pilots en compagnie de ma famille, 2h de show !
Anthony : Un peu différent, j’ai vu Orelsan en concert.
Aurel : Tu vois on évolue et on écoute des choses variées.
Aurel : Il y a le dernier album de Avishai Cohen, du jazz, génial !
Anthony : C’est pas de la zique ça (rires), les gars jouent pas en rythme et n’importe comment !
Aurel : C’est un chef d’oeuvre.
Aurel : Sinon j’aime bien le nouvel album de ’68 qui a repris « Intergalactic » des Beastie Boys. J’ai trouvé ça cool.
Et comme on est un média plus rock / metal, dans ce genre de musique ?
Anthony : J’ai commencé à écouter Landmvrks.
Aurel : ’68 c’est bien vénère, c’est le chanteur de The Chariot. Sinon, récemment, j’ai remis du Gojira, ce que propose Mario le batteur est hallucinant. Leur formule est incroyable.
Anthony : On les a connu y a une vingtaine d’années et quand on voit ce qu’ils sont devenus c’est dingue.
Pour l’anecdote j’ai vu Gojira et Papertank 11 fois en live, ce soir Papertank va dépasser Gojira !
Anthony : Tu nous a vu onze fois ?
Oui.
Aurel : On a joué onze fois alors.
Mais non vous avez une bonne trentaine de concerts à votre actif (rires). Merci à vous !
Aurel & Antho : Merci à vous.
