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Nostromo

Salut les gars !

Lad : Salut !

Javier : Salut !

Merci de répondre à cette interview pour Metal In Franche Comté. Nostromo s’est reformé fin 2016, depuis il y a eu un bon paquet de dates, un EP et un album. Pensiez-vous que ce serait aussi intense alors que tout est parti d’une photo de vous 4 ?

Lad : Très bonne question, absolument pas. C’était à la fois non prémédité et un pur hasard. L’envie était là de se reformer mais le fait de rejouer non. Le déclencheur fut des propositions en descente, jouer au Hellfest et sur la tournée Française de Gojira. Ça nous a motivé à mort mais la question était de savoir si on allait y arriver (rires). Ça faisait 12 ans que le groupe s’était arrêté on n’était pas certain de pouvoir assurer ça. On était dans l’ancienne formation, il y avait encore Maik à l’époque. On a fait les dates avec Gojira et commencé la tournée. Ça ne marchait plus avec Maik alors on s’est séparé, Kikou (Kevin Foley) nous a filé un bon coup de main sur plusieurs dates fin 2017, début 2018. Max est venu après et c’est mortel. Honnêtement on recommence, aujourd’hui c’est le vrai retour avec des nouveaux morceaux, et des vieux forcément. Aujourd’hui on recommence réellement avec Bucephale.

Le Nostromo 2.0

Lad : Ouais.

Javier : Oui exactement.

Lad : Ou 3.0 , le 2.0 c’était le retour.

Javier : Le 1.5.

S’ensuit un mini débat sur la version actuelle de Nostromo.

Nostromo

On va forcément parler Covid. La pandémie a mis à genoux le monde de la culture pendant deux ans, quel impact pour Nostromo ?

Lad : On a repoussé l’album. Je suis mauvais en dates, tu peux en parler.

Javier : On a enregistré fin 2020, il y avait encore des restrictions et on était dans une bulle. On a fini ce processus début 2021, le mixage a suivi. On a commencé à chercher des labels, à tourner. C’est là qu’on s’est rendu compte que c’était la vraie merde. 2020, on était tous à la même enseigne mais en 2021 tout le monde a ressorti des disques et a voulu se remettre à faire des lives. On a décidé de repousser la sortie avec le label. Avec le recul c’était une très bonne idée, beaucoup de formations ont dû annuler, c’était vraiment galère. On a attendu jusqu’à mars / avril 2022 avec l’annonce de la date du nouvel album.

Bucephale est sorti il y a quelques mois, les retours sont très bons aussi bien de la part des médias que des fans, soulagés ?

Javier : Totalement, on était dans notre bulle pour l’enregistrement, le mixage. Raph, notre ingé son studio et qui nous suit en live a poussé le truc à l’extrême. Au moment de l’envoi au pressage on était en plein doute, lui le premier « Est-ce que c’est bien ? Pas bien ?  De la merde ? ». Nous n’avions aucun recul. Dès les premières chroniques et retours extérieurs on s’est dit « On est bien ! »

Lad : On le voit en ce moment même, c’est les premières dates sérieuses que l’on fait. On était à Lyon mardi il y a vraiment du monde et ça fait hyper plaisir. C’est quasiment plein chaque soir, c’est génial et ce n’est que le début. On a tous un boulot, des vies à côté, on ne peut pas faire 150 dates par an ce n’est plus possible. On va privilégier des dates de qualité, se faire plaisir et faire plaisir aux gens tout en poussant le niveau.

Javier : Comme a dit Lad, on recommence. On se remet dans le cycle : un vrai album, une équipe solide avec lighteux, ingé son. En 2019 on a sorti l’EP Narrenschiff sans pouvoir le promouvoir correctement avec 2020 que l’on connaît tous. Toutes les cartes furent redistribuées, 2023 on recommence vraiment !

"On était dans notre bulle pour l'enregistrement, le mixage. Raph, notre ingé son studio et qui nous suit en live a poussé le truc à l'extrême. Au moment de l'envoi au pressage on était en plein doute, lui le premier « Est-ce que c'est bien ? Pas bien ?  De la merde ? ». Nous n'avions aucun recul. Dès les premières chroniques et retours extérieurs on s'est dit « On est bien ! » Javier

Vous aviez fait une campagne de financement pour Bucephale, l’une des contreparties était un concert privé suivi d’une raclette. Vous pouvez nous en parler en peu ?

Javier : On cherchait des contreparties et on voulait quelque chose d’original qui change des t-shirts, cd. Un ami nous a demandé pourquoi on n’avait pas proposé le futur disque en contrepartie mais c’était impossible de savoir quand et comment le disque allait sortir. Avec quel label et sous quelles conditions. On a cherché des idées, Lad a le studio qui s’y prête, on y a souvent terminé des enregistrements et des événements avec des raclettes. C’était l’occasion de rencontrer les gens et passer un super moment. La soirée s’est super bien passée même si la date fut repoussée à cause de la pandémie. C’était vraiment chouette, c’était dans le studio dans lequel on a enregistré. On a pu échanger des anecdotes avec les contributeurs et des amis proches. La boucle était bouclée !

On va faire un petit coucou à Jona (Nido), comment se passe la collaboration avec Hummus Records ?

Lad : La collaboration se passe très bien. On n’a pas encore les décomptes.

Javier ; C’est tout frais, le disque a moins de six mois, On se court tous après et Jona a mille projets. On va fixer une date et parler de tout ça. Il est partant pour refaire un album avec nous.

Hummus Records est un label qui n’a pas peur de casser les codes avec notamment Louis Jucker qui fait aussi bien de la folk que du metal avec Coilguns. Vous aviez fait de l’acoustique il y presque une vingtaine d’années. Envisagez-vous de faire quelque chose d’atypique prochainement ?

Lad : Oui.

Javier : On a des idées.

Lad : On a des idées mais on n’a pas le temps.

Javier : On aimerait beaucoup, Max aussi mais il a un agenda bien rempli aussi. L’envie est là, on fait une musique brutale, metal, punk ce que tu veux mais quand on sort de ces styles c’est hyper intéressant pour nous d’abord et ensuite pour les auditeurs. On avait vu avec l’acoustique, on ne s’attendait pas à des retours pareils. L’idée est là, on ne sait pas encore avec qui et sous quelle forme.

Vinyle Bucephale décliné en plusieurs coloris

Vous étiez venus à la Rodia à Besançon en 2017, c’était avec Kevin Foley dont on parlait tout à l’heure, connaissez-vous la scène locale ?

Lad : Pas vraiment (il ne se rappelle pas trop de cette date).

Javier: On a l’affiche au local avec Agnostic Front et Wendy’s Surrender !

Lad : Ah ouais putain (sourires) !

Si vous avez l’occasion de vous pencher dessus n’hésitez pas, d’ailleurs c’est un groupe local qui ouvre ce soir. Vous finissez votre série de cinq dates ce soir, comment se sont passés les concerts ?

Javier : On a été pris de court pour le merch tellement il y a de monde et de ferveur, certains produits sont sold out. Les gens sont adorables sur toutes les dates. Paris c’était vraiment monstrueux !

La guerre ?

Lad : Oui la guerre.

Javier : Il y avait un truc en plus à Paris, une espèce d’énergie. Le cadre est monstrueux, une super salle, l’équipe géniale. Les gens du public nous l’ont dit et étaient à bloc. Des amis nous on dit qu’il s’était vraiment passé quelque chose. Des gens nous suivent depuis tellement d’années. Lyon, Orléans c’était vraiment cool.

Lad : Liévin c’était plus laborieux, parfois ça arrive. On n’est pas des machines. Des groupes jouent n’importe ou et n’en ont rien à foutre. On fonctionne à la vibe, on a fait le taf mais c’était loin d’être notre meilleur live. On sent qu’ici ça va le faire, il y a cette énergie, même entre nous on se regarde et on sait comment ça va être. Hier c’était le même rituel mais on savait que ça allait être moins bien. Ça fait 25 ans qu’on se connaît.

Javier : On se connaît oui (rires) !

Photo Alexandre Dai Castaing

On parlait de Raphaël tout à l’heure, il a bossé sur votre album et vous suit sur les dates. Fera-t-il toute la tournée ?

Lad : Il a intérêt (rires) même s’il fait ce qu’il veut, il a prévu de nous suivre pour le moment. Une grosse tournée se prépare en octobre et novembre.

Javier : D’autres dates vont arriver en France.

Lad : Avec Conjurer normalement. Ça, ça va faire très très mal. Raphaël devrait être avec nous. C’est vrai qu’il connaît bien notre son, nos personnalités. À la base ce n’est pas un ingénieur son live, c’est un geek de studio. Notre rythme live lui convient bien je pense, ça lui permet de sortir, s’amuser un peu. On s’entend bien, c’est facile.

Vous avez des dates en avril, des festivals cet été, d’autres en prévision ?

Lad : On en a oui. On joue au Bloodshed Festival en Hollande, au Dudefest en Allemagne, on attend des confirmations pour le sud de la France.

Javier : On devrait jouer à Clermont-Ferrand, Limoges, Toulouse. Là c’est la plus grosse série de dates. Comme dit Lad, on devrait beaucoup jouer cet automne.

Bloodshed Festival 2023

Vos dernières claques en albums et en live ?

Lad : Je ne suis pas allé voir des concerts depuis longtemps. En album, Conjurer m’a mis une branlée, c’est monstrueux. J’aime le son, l’attitude. Dans les trucs qui sont, étonnamment, moins ma came, Slaughter je sais plus, les Russes.

Ah oui Slaughter To Prevail !

Lad : Ah oui, de Dieu, tu connais ça ?

Javier : Non !

Lad : C’est hyper violent, ça chie ! Ça m’a interpellé. Sinon j’écoute beaucoup les vieux Morbid Angel, Cannibal Corpse. Honnêtement j’écoute peu de blasts. Je suis à fond dans la musique électronique, j’écoute de la pop, du jazz. Je ne suis pas un puriste metalleux mais des fois j’aime mettre un truc qui chie !

Javier : Pareil pour ma part.

Lad : Mon métier c’est de produire de la musique électronique, je travaille avec plein d’artistes différents notamment Laurent Garnier, Grand Corps Malade.

J’ai des albums de Grand Corps Malade.

Lad : C’est bestial, j’adore ! J’ai masterisé l’album Mesdames !

D’accord, ma femme adore !

Lad : J’ai bossé sur ce disque oui. Je travaille sur le nouvel album de Laurent Garnier. Je le salue même si je pense qu’il ne lira jamais l’interview (rires).

On ne sait jamais. Pour ta part Javier ?

Javier : Je suis allé voir des potes mais sinon pas grand chose à part Conjurer. J’écoute des vieux groupes aussi, je découvre souvent avec les collègues.

Je vous laisse le petit mot de la fin.

Lad : Et ben merci (rires) ! On est très mauvais pour ces mots de fin, Mot de début oui, on est super content d’être à Besançon ce soir. Je connais Anto (le tôlier de l’Antonnoir), on a un de nos meilleurs potes en commun qui vit en Suisse. Ça fait longtemps qu’il veut faire jouer Nostromo ici. Il sait accueillir, c’est un généreux ! Maintenant c’est devenu très strict, tu finis le concert à 23h30, à minuit t’es foutu dehors. Faut être un peu à l’ancienne et lui il l’est ! Ça tombe bien c’est la dernière date, si ça avait été la première ça aurait été compliqué. On a été sérieux toute la semaine, on peut se lâcher un peu et profiter maintenant. On a bien bossé !

Javier : On est content de revenir dans le circuit, faire des dates, croiser du monde, ça fait du bien !

Lad : La France c’est notre deuxième pays, parfois on est mieux accueilli ici que chez nous, c’est fou ! On a une histoire d’amour avec la France, mets le bien en gras, c’est beau ce que je dis !

C’est chose faite merci à vous et bon concert !

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Merci à Anto (l’Antonnoir), Lad, Javier et Emilie d’Hummus Records.

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