HELLFEST 2024 - JOUR 2
Deuxième, mais vraie 1ère journée dans le sens où ce vendredi commence à un horaire classique, c’est à dire 10H30. Décidément il faut être motivé pour arriver aussi tôt.
On va y croiser les insomniaques, ceux qui n’ont pas fait de « vraie » première journée, les détenteurs de billets 1 jour, ou les invités d’un jour.
Le matin est le moment idéal pour pouvoir profiter du site sans avoir une foule trop dense, et pouvoir jouir tranquillement du merch, du décor, voire de la grande roue.
Pour ce qui est de notre cas, c’est vers 14 Heures que nous nous pointons sur le site (pourtant, pas trop d’excès la veille. L’âge peut-être ? 😊 )
Il fait toujours beau. Peut-être moins chaud qu’hier, mais on est bien. Les gens s’habillent plus ou moins. 😊



Allez ! On commence tranquillement avec la scène la plus « cool » de la VALLEY. Beaucoup moins intimiste qu’à l’époque où elle était sous tente à la place de l’actuel Merch Hellfest, j’ai nommé THE SANCTUARY, elle reste l’endroit privilégié pour y voir des groupes plus « tranquilles », voire planant.
C’est là qu’on découvre BLACK RAINBOWS qui officie dans le Stoner. On découvre, mais ça doit faire 17 ans que le trio italien existe. Bon moment psyché aux sonorités hard et bluesy. Et le batteur nous fait bien délirer avec ses mimiques.
On se dirige vers la TEMPLE pour voir EREB ALTOR, groupe suédois de Viking Metal, et … On y est ! On voyage vraiment sur les drakkars ! Écoutez voir « I Hate The Sky« . Le groupe a rencontré son public je pense, et la tente du TEMPLE débordait allègrement. Énorme présence scénique du bassiste dont on rafole des postures (là, c’est l’œil du photographe qui parle 😊 ).
Direction MAINSTAGE pour voir FEAR FACTORY. Oups, non. C’est juste qu’on est devant la scène qui accueillera FEAR FACTORY…
Alors on peut voir de loin LOFOFORA sur la MAINSTAGE voisine.
Ce jour (mais ce n’est pas le seul), LOFOFORA aura peut-être plus marqué par ses petites phrases que par son concert (par ailleurs très bien). Loin de nous l’envie de polémiquer dans ces lignes, et chacun aura son avis… Mais force est de constater que c’est plus cela qu’on retiendra de cette date.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que les Lofo ne mâchent pas leurs mots. Reuno annonce la couleur dès le départ “On est Lofofora, on est des anarchistes islamo-gauchistes et on t’emmerde”. C’est sur ces mots que débutent les premières notes de “La chute”. C’est vrai, il y a le 1er tour des législatives dans 2 jours, c’est peut-être pour ça qu’on glisse un peu de politique. Un « Allez Voter » aurait été plus consensuel. Moment que certains apprécieront peut-être moins : LOFOFORA qui crache dans la soupe en dénonçant le prix du billet du Hellfest, ou encore ironise la venue de SHAKA PONK. Encore une fois, ce n’est pas le message qui est passé qui est en soit gênant, ou l’engagement du groupe, mais une partie du public n’est pas là pour écouter ces commentaires sur scène, mais juste pour avoir du gros son…
Autre moment marquant de ce concert, 2 Femen montent sur scène et scandent : « Me Too c’est nous, l’enfer c’est vous », puis juste après LOFOFORA nous balance « Macho Blues ».
On ne peut pas en vouloir à Lofo de profiter de ce grand espace d’expression pour transmettre leurs message, mais trop de démago ne risque t’il pas de nuire au message justement ?
Côté purement musical, ils restent fidèles à eux-même et la prestation est impeccable. Reuno , charismatique, parcoure toujours autant la scène. Ils nous balanceront entre autres « Les choses qui nous dérangent » , « Le fond et la forme », et « Justice pour tous ».
Ah, ben là, c’est bien FEAR FACTORY qu’on va voir.
N’ayant pas pu les voir au MOLOCO en février, Jérémie avait hâte de découvrir les californiens et surtout savoir si Milo, leur nouveau chanteur, saurait faire oublier Burton. Cassons le suspense tout de suite : oui, 5 fois oui, Milo assure très bien son rôle de frontman. Certes moins charismatique que son prédécesseur mais bien meilleur vocalement parlant. Le show fait la part belle aux morceaux de « Demanfacture » et « Obsolete« , avec très peu d’incursion dans l’ère moderne du groupe. L’usine à peur fait résonner leurs meilleurs hymnes à la Mainstage 1 : « Replica« , « Edgecrusher« , « Shock« , « Flashpoint« … Un excellent set et une preuve de bonne santé pour le quatuor. Vivement le prochain album pour découvrir Milo en studio ! Ah oui, on allait oublier. ARTE a capturé ce moment ici !
Retour sous la TEMPLE pour voir le Black/Death Metal du groupe allemand KANONENFIEBER. Ça peut faire peur d’aller voir un groupe allemand jouant sur la thématique de la 1ère guerre mondiale… Bon, après quelques rapides vérifications, je pense que nous ne sommes pas en train de servir la soupe à des néonazis. Et bien que nos cours d’allemand soient un peu loin, on pense qu’une traduction fidèle du nom du groupe pourrait être « Chair à canon ».
Au 1er coup d’œil, avant même que le groupe ne commence à jouer, on voit que la mise en scène est réussi : Fils barbelés, canons, sacs de sables, … Au cours du set, plusieurs explosions ponctueront le show. Et bien sûr, les musicos jouent en costume d’époque.
KANONENFIEBER, c’est en fait le projet solo d’un gars, « Noise« , qui compose tout, mais qui pour les concerts, se cantonne au chant et invite des zicos. Il a débuté en 2020, et a à son actif 3 EPs et 2 albums studios.
Plus que la musique, c’est le show en général qui captive. Décors et costumes donc, mais aussi et surtout toute la gestuelle du front man avec sa marche au pas et tout le reste de la gestuelle martiale. Un chouette concert. Et si vous voulez voir leur concert en entier, voici le lien ARTE Concert.
On reste sous la TEMPLE pour voir les légendaires Black Métalleux de SATYRICON. Quand on n’est pas fan de la 1ère heure, on ne connait finalement que quelques titres, dont les fameux « K.I.N.G. » et « Mother North« qu’on regarde de temps en temps sur YouTube. C’est aussi pourquoi on pouvait se demander ce que ça pouvait donner sur scène en chair et en os (en vrai, on exagère un peu, car ce n’est pas la 1ère fois qu’on les voit au Hellfest. Mais jamais tout un set). Quelques difficultés à reconnaître le frontman « Sigourd« qui avec l’âge ressemble de moins en moins à l’image que l’on peut avoir avec les clips en référence. Mais ça sonne pareille et çà déménage !
Aucun membre de notre équipe n’est particulièrement fan de SHAKA PONK. Mais tout le monde en a entendu parler. Et déjà juste l’annonce de leur venue faisait couler de l’encre. (Et d’ailleurs pourquoi eux beaucoup plus que d’autres ?). Alors, avaient ils vraiment leur place au Hellfest ?
Ben vous savez quoi, tout ça, c’est un faux débat ! Ça fait belle lurette que le Hellfest fait le grand écart, sur les styles et sur la popularité des groupes invités. Ils peuvent se le permettre au vu des nombres de scènes. Et pour notre plus grand bonheur, comme ça on a de tout ! Le fest serait plus petit, on pourrait être plus exigeant sur le style de tous les groupes présents… SHAKA PONK est un groupe de Rock, parfaitement légitime donc au niveau du style, au vu de leur expérience de la scène, et de l’efficacité de leur show (qui en met plein la vue). Ils remplissent donc pas mal de cases.
Et à part ça, leur concert ? Ben comme on vous a dit, on n’est pas méga fan. Alors on ne saura même pas vous dire quels titres ils ont joués. Mais la mise en scène, qui faisait penser à une grande bibliothèque, même vu de loin, envoyait du pâté (superbes jeux de lumière avec les choristes) . Quelques mises en places et transitions un peu longuettes (y aurait eu de quoi caser 2 ou 3 chansons de plus), mais dans l’ensemble un beau spectacle. On pense que le public était assez en accord (présent en masse, et pas entendu de sifflets ni de huées). Et ceux qui n’aimaient pas, étaient soit sur d’autres scènes, soit (comme nous) à attendre patiemment sur l’autre Mainstage pour la prochaine (très) grosse affiche.
Bon, de retour sous la TEMPLE, plus de raison de polémiquer ici sur la légitimité de EMPEROR.
EMPEROR… Un nom qui inspire respect et admiration unanime dans le vaste milieu du Black Metal depuis plus de 30 ans. Et c’est bien cela dont il s’agit : les 30 ans de leur premier et indémodable album “In the Nightside Eclipse”. C’est donc devant un tapis de metalleux nostalgiques et acquis à leur cause que les norvégiens se présentent sur la scène.
Scénographie rudimentaire et dépouillée, pas d’effet de manche, pas de pyrotechnie ou d’artifice. Le quinquet est là pour la musique, rien que la musique. La setlist privilégie les 2 premiers albums (seule une incursion sur « Prometheus« , rien pour « IX Equilibrium« ). Peu de slam, peu de chahut. C’est bien simple : le public est scotché, attentif, d’un respect presque religieux car certainement conscient de la chance d’assister au show d’un groupe dissous il y a plus de 20 ans. Après une grand-messe d’une heure, Ishahn et Samoth offrent un monumental « Inno a Satana » avant de se retirer, après une révérence pleine d’humilité à leur fans. Bravo et merci ! Pour les revoir, c’est par-là.
Allez, on court vers la MAINSTAGE pour voir la grosse machine MACHINE HEAD ! Mise en place des artistes sur « In Comes The Flood » avec le batteur Matt Alson sur sa batterie en hauteur, puis on attaque avec « Imperium« .
Puis ça continue tambour battant. Sur « Ten Ton Hammer » des marteaux gonflables sont lancés dans le public. Les circles pits s’enchaînent, encouragés par le frontman Robb Flynn qui ajoute « mother fuckers » à la fin de toutes ses injoctions ! La fosse résonne de plus belle sur les emblématiques « Now We Die » et « Locust« . Un coup de guitare acoustique sur « Darkness Within« , que Robb dédiera à sa maman. L’artiste explique qu’elle aurait eu 84 ans ce jour, et demande à l’occasion que le public pointe le flash allumé de son téléphone ver le ciel pour sa maman et tous ceux qui ont perdu un proche.
On reprend avec « Bulldozer« , puis on aura droit à un lâcher de confettis et de ballons dans le public sur « From This Day« .
Un petit regret dans la setlist… Pas de « Aesthetics Of Hate« , alors on vous le remet ici.
Les gars ont sorti le grand jeu ! Superbe mise en scène à grands renfort de pyrotechnie et feux d’artifice à la fin (et heureusement, car nous n’avons pas eu droit à notre traditionnel tir de clôture de fest. Mais ça, on vous le redira dans le report du dernier jour). Peut-être notre meilleur concert du fest !
Tout ce grand moment est visionnable sur ARTE Concert.
Et THE PRODIGY, ils sont plus légitimes que SHAKA PONK au Hellfest ? Ben on pourrait dire non. Beaucoup plus électro, mais alors beacoup plus que métal. Par contre, en terme de groove, alors là c’est l’inverse. On ne se torturera pas plus l’esprit que cela, et on se délecte de voir la formation en MAINSTAGE, certes sans le légendaire frontman Keith Flint, rejouer les notes qui nous ont tous marqués : « Breathe », « Omen », « Spitfire », « Firestarter », « Smack My Bitch Up », … Par contre, il ne fallait pas vous entendre à entendre chacun de ses tubes en entiers. Non, car remix aidant, c’était 3/4 ou moins des chansons que vous entendiez. Cependant, plus de guitares dans ce mix que dans les chansons originales. Ça envoyait ! Et gros show laser par dessus tout cela ! Ouais, c’était un beau concert de clôture de journée, et encore plus pour les plus nostalgiques d’entre nous.
On est rincé, et tellement content de cette journée. Peut-être la meilleure du fest ! Bon, on attendra la fin pour se dire. En attendant, on plie les gaules.
Crédits photo : LOLA, Jérémie TOURDOT, et Y.BRED
Live report : Jérémie TOURDOT et Y.BRED