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HELLFEST 2024 - JOUR 4

Dernière journée ! Content de voir que les cieux promettent d’être plus cléments aujourd’hui. Les chaussettes sont sèches ! Même si on n’a pas prévu de remettre les mêmes ce jour, c’est toujours plus agréable de savoir que l’on va transporter du linge sec. Et oui, c’est aussi ça un fest ! Tous ces détails très pragmatiques qui peuvent faire virer un pur moment au cauchemar.
Mais revenons à nos moutons.

On croise le « petit Q » en pause repas au cœur de Clisson. Pas de montrées de cul en direct.
Consolation ou motivation ? Le dernier jour le fest ferme ses portes un plus tôt, alors on s’accroche pour tenir le coup.
On arrive sur le site. Les traits sont quand même assez tirés, mais il reste encore du jus pour profiter une dernière fois.

Dans l’ensemble, le public reste vaillant ! On fait la rencontre d’un couple de festivaliers (voir photo en-dessous à gauche) qui nous invite gentiment à jeter un œil du gradin PMR (avec l’accord bienveillant de l’orga).

C’est alors que NOVA TWINS commence sur la Mainstage.
On a déjà eu la chance de les voir au Moloco. en Mars 2022. A l’époque, leur album « Supernova » était attendu pour l’été. Cet opus étant maintenant sorti, ça leur fait des cartouches en plus à nous envoyer au visage. En effet, le duo britannique Georgia South et Amy Love déménagent toujours autant avec leur Urban rock/punk et leur son si particulier.

On passe sur l’ALTAR pour découvrir KARRAS, aux inspirations Death Metal Old School, Punk Crust et Grindcore, et on est vraiment pas déçu !
C’est un super groupe composé de Diego JANSON (basse/chant), Yann HEURTEUX de Mass Hysteria, et d’ Etienne SARTHOU de Delivrance.
KARRAS, ça vous rappelle peut-être quelque chose ? C’est le nom du prêtre exorciste, justement dans le film « L’Exorciste« . Vous voyez un peu l’inspiration ?

Ils ont 2 albums à leur actif : « None More Heretic » sorti en 2020, et « We poison Their Young » sorti en 2023.
Si vous aviez étiez sur le coup, alors vous ne les auriez pas manqué à l’Atelier des Môles où ils se sont produits le 7 décembre dernier.

Direction TEMPLE pour voir YOTH IRIA, et très curieux de voir du Black Métal grec. On a en effet en tête certains groupes grecs, dans d’autres styles, qui nous ont véritablement retournés. On pense notamment à NIGTHFALL, ou encore SEPTICFLESH. Alors, que nous réserve encore cette contrée ?

Et ben, difficile à dire, tant on se concentre sur le chanteur qui était complètement cuit ! Mais le regarder déambuler autant cramé a fait le spectacle. Bon moment de rire, mais du coup on avoue ne pas avoir prêté assez attention à la musique. Après quelques chansons, il a a été remplacé par un autre (ancien ?) chanteur du groupe, mais notre ami restait dans les parages à déambuler, et même plonger dans la foule, épaulé par la sécurité.

Rdv à la VALLEY pour voir THERAPY?
C’est avec plaisir que nous retrouvons ces vieux briscards. Rappelons que le monument qu’est “Troublegum” affiche 30 ans au compteur cette année. L’album a propulsé le trio irlandais sur le devant de la scène et a fait les beaux jours de MTV qui passaient leurs clips en boucle. 

Alors ? Est-ce que le, comme le bon vin, le rock acéré d’Andy Cairn et ses copains a bien vieilli ? Réponse positive : les compos, majoritairement issues de « Troublegum » sont toujours aussi jubilatoires, on aura droit à quelques incursions à l’ère pré (« Teethgrinder« , hymne intemporelle à ceux qui grincent des dents la nuit) et post (« Woe« ) ils ont beau afficher 35 ans de carrière, ils ne mâchent toujours pas leurs mots ! On regrettera juste le son un peu fouilli, mais quel plaisir de retrouver son adolescence sur la pelouse de Valley.

ALTAR de nouveau pour une petite piqûre de Deathcore avec les SHADOW OF INTENT. Entre dans les canons du genre, mais sans nous marquer plus que cela. Un bon moment passé quand même.

Retour en  Mainstage pour la FRANK CARTER & THE RATTLESNAKES. On n’est jamais déçu de voir cette bête de scène ! En effet, il ne faut pas attendre plus de la 2ème chanson pour le voir débouler dans le public. Impeccable, et meneur de foule comme à son habitude.

C’est la curiosité qui ramène nos pas sur la VALLEY cet après-midi. CITY-MORGUE ayant annulé en dernière minute, c’est SIERRA qui vient occuper le terrain avec son Darkwave très enivrant. La parisienne évolue seule sur scène équipée de 2 synthétiseurs. Plus proche de l’électro que du Metal stricto sensu, la musique d’Annelise MOREL est froide, dépouillée et diablement captivante. Le public est conquis et les commentaires qu’on entend au premier rang sont éloquents. On notera tout de même l’absence totale d’échange avec le public à part un petit salut en fin de set. Pas grave, cet intermède électro était bien rafraîchissant.

On se décale sur la WARZONE voisine pour voir HIGH VIS et ses relents de Post Punk Hardcore et son accent « so bristish » qui a un on ne sait quoi d’un peu nostalgique. Une bonne découverte.
Souvenir sur ARTE Concert.

On se remet à l’ombre de la ALTAR pour y  (re)découvrir SUFFOCATION.
Le groupe a débuté en 1988 ! Il a contribué à populariser le Brutal Death Metal.  Et si Franck MULLEN, le précédent chanteur, avait marqué les esprits, force est de constater que le nouveau chanteur Ricky MAYERS sait également vous en mettre plein la face !

On va voir le mythique groupe new-yorkais de Punk Hardcore, MADBALL, en WARZONE. Gros habitués du Hellfest (on doit bien voir les voir tous les 2 ou 3 ans).
Quelle délice de voir le chanteur sauter dans tous les sens et régurgiter toute cette énergie ! Grosse ambiance et public conquis !
Là encore, concert capté par ARTE.

En Mainstage, on retrouve aussi les vieux briscards et habitués du festival : THE OFFSPRING. Nostalgie, quand tu nous tiens !
Rien de bien neuf sous le soleil californien, si ce n’est un brin d’énergie en plus ramené par leur nouveau batteur Brandon PERTZBORN  mais on apprécie toujours autant les légendes. Après s’être emprunt de l’ambiance, on s’écarte de la scène pour aller boire une bière, bercé par cette sympathique musique de fond.

Pour certains quoi de mieux pour clôturer ce Hellfest qu’un peu de Death old-school ? Et quoi de mieux pour cet exercice que les anciens combattants du genre ? David VINCENT et Pete SANDOVAL reviennent et ils ne sont pas contents : I AM MORBID c’est 50% de l’ADN de la formation d’origine de MORBID ANGEL, qui se sont unis pour rendre hommage aux 4 premiers albums du groupe. L’ALTAR s’apprête donc à recevoir une belle correction avec des hymnes aussi légendaires que « Blessed are the Sick », « God of Emptiness », « Rapture » ou « Dominate ». On imagine aisément que les droits autorisaient également l’usage des titres d’ « Illud Divinum Insanus« , mais les américains auront eu le bon goût de l’écarter du set. 

Un peu à l’image d’Emperor 3 jours plus tôt, l’assemblée est scotchée à la performance des du quatuor. Les challengerq à la crash barrière sont les premiers surpris de l’inertie du public. Sur scène, c’est plutôt le chaos qui se déchaîne. les hits se multiplient. Sandoval n’a rien perdu de son énergie et blaste joyeusement. De son côté David Vincent prend soin de caboter gentiment entre chaque morceau, demandant notamment à l’assemblée de répéter en chœur “I am Morbid”. Le groupe se fait plaisir, et le public également. Clap de fin pour une partie de l’équipe de MIFC  sur ce Hellfest 2024 avec un dernier set musclé et exutoire juste ce qu’il faut.

Pour d’autres, le clap de fin de ce Hellfest 2024 se fera à la TEMPLE avec DIMMU BORGIR.
Le groupe était très attendu, et la tente était vraiment blindée ! Mais le set (1 heure !) passe trop vite, et laisse un petit goût d’inachevé, d’autant que certains titres phares manquaient au set du groupe (ah, « Gateways« …). « Progenies of the Great Apocalypse » et « Mourning Palace« , avec grand renforts de pyrotechnie, sont néanmoins du meilleur effet. 

Et pour la dernière partie de l’équipe MIFC, le clap de fin se fera avec les FOO FIGHTERS en Mainstage.
Pas spécialement notre tasse de thé, mais grosse tête d’affiche tout de même qui mérite le détour. Set énergique, son propre… Le public a passé un bon moment. On a adoré la reprise de « March Of The Pigs » de NINE INCH NAILS

Ah, à noter, pas de feu d’artifice cette année en clôture.

Cette édition 2024 aura été exceptionnelle à bien des égards. Déjà par la richesse de la programmation, et pas forcément du côté des grosses têtes d’affiche de la Mainstage. On aura pu assister à un nombre incroyable de concerts (38 concerts pour Jérémie). Par rapport au prix de la place, ça nous amène le set à  environ 10 €. De quoi démonter l’argumentaire de ceux qui fustigent le prix des pass.

Y a t’il plus de “boboisation” de l’évènement ? La réponse est oui. On voit beaucoup de licornes et beaucoup de selfie le doigt sur la bouche, mais ce public est-il toxique ? Non, on ne croit pas. Vivre et laisser vivre… L’ambiance demeure celle du Hellfest : cordiale, chaleureuse, bienveillante, et festive. Peu de viande saoule, peu de bousculades, peu de détritus au sol, peu d’incivilité.

Le réel souci aura plutôt été les tarifs pratiqués aux bars et aux snacks. Exit la demi-pinte, désormais tu boiras tes 60cl de bière quoiqu’il arrive ! Idem pour les stands food qui ont subi l’inflation de plein fouet !

Enfin et surtout, il apparaît important de souligner la sympathie, l’implication, le professionnalisme de tous les bénévoles mais aussi des saisonniers qui participent à cet évènement. Le Hellfest est une vraie ruche et du challenger au gars qui ramasse les ordures, tous sont animés par le même esprit de partage, de convivialité et de vivre-ensemble qui fait de cet évènement qq chose d’unique. Merci à eux !

On finit pas nos coups de cœur :
Bruce Dickinson, Emperor, I am Morbid, Fallen Lillies, Blockheads.

Crédits photo : LOLA, Jérémie TOURDOT, et Y.BRED
Live report :  Jérémie TOURDOT et Y.BRED