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HELLFEST 2023 - JOUR 4

Et bien, on arrive au terme de cette édition. 4 jours de festoche, c’est dur pour des vieux comme nous. Et après la journée incroyable de la veille, c’est donc carrément à la bourre que certains d’entre nous arrivent sur le site. Le ciel est bien gris ce matin, et laisse planer la crainte d’un épisode pluvieux similaire à celui de la veille. Heureusement, on aura moins de gouttes, et on s’amusera des astuces que les festivaliers développent pour se protéger de la pluie qui tombe du ciel Clissonnais. Et même si les site garde quelques stigmates des caprices de dame nature (terrain détrempée, voire carrément boueux par endroit), la fête n’en sera en rien gâchée.

Ça valait le coup de faire l’effort de se lever tôt ce matin pour y découvrir SKYND sur la Mainstage.  Une autre des grosses claques de cette édition ! Ce groupe australien distille un Métal Indus, avec des teintes électro. Fondé en 2018, ils ont 4 EPs à leur actif. Leur concept est de mettre en musique des crimes qui ont faits la une de faits divers… tueurs en série, leaders de secte, morts inexpliquées… L’atmosphère musicale sait se montrer dérangeante, et colle parfaitement au thème. Je ne serai pas étonné de voir un jour un de leur titre repris dans un polar américain genre « Seven« …Exemple ici avec « Elisa Lam ». Tant dans leurs clips que sur scène, on voit qu’un gros accent est mis sur l’esthétisme. Si l’aventure vous tente, pas loin de nos contrées, vous pourrez  les voir à La Laiterie à Strasbourg le 23 novembre prochain.

On en avait pas assez lors du Warm-Up. Alors on remet le couvert en ce jour de clôture avec nos locaux  de ALEISTER et son old-school Trash Metal. Public au rendez-vous. Ça fait plaisir !

On passe rapidement voir TREPONEM PAL, les pionniers du Métal Indus français.

A la découverte de HALESTORM sur la Mainstage. Non, il ne s’agit pas d’un mélange entre ALESTORM et HATEBREED. C’est du bon Hard Rock US. Talent et charisme indéniable de la chanteuse et guitariste Lzzy HALE. Son chant et puissance vocale sont incroyables ! Je vous laisse juger sur le replay de leur concert sur ARTE TV. Les 1ères secondes suffisent à comprendre. Ces 50 minutes de concert auront été terriblement efficaces !

Sous la TEMPLE, SHE PAST AWAY est un duo qui nous vient de Turquie, et qui officie dans le Darkwave. Ça change, et ce n’est pas pour nous déplaire ! Une partie du public marque le rythme par des hochements de tête, une autre partie reste quand même très passive.

Nous dirigeons nos pas vers la MAINSTAGE où officie HATEBREED. Les Américains chauffent le public à blanc avec leur Hardcore d’une efficacité dévastatrice. Ça remue, ça headbang, ça slam comme si la pluie n’avait pas d’effet sur les festivaliers. L’ambiance est posée, une ambiance qui sent bon brooklyn  avec des relents de Biohazard en plus énervé.

Cette distribution de poutres tranche avec le set de la MAINSTAGE suivant. Le public se remplit petit à petit de perruques frisées et de jogging fluo. On s’attend à voir Véronique et Davina débouler sur scène, mais ce sont les  ELECTRIC CALLBOY (anciennement ESKIMO CALLBOY) qui apparaissent. Une jolie hôtesse sur l’écran géant nous invite à lever les mains et à faire la fête. En l’espace d’un instant, toutes les perruques s’agitent alors au son d’un mélange contre nature de Synthwave et de Metalcore. On trouve sympa, mais sans plus. Nul doute que cela fait pester les puristes du Métal ou même du Hellfest. Mais le groupe a indéniablement sû entraîner le public ! Les canons à confettis sont de sortis, et vraiment, une grosse, grosse ambiance dans la foule.

Après cette déferlante de lycra, il est temps pour AMON AMARTH de remettre un peu d’ordre dans la fosse. Un douzième album studio, baptisé “The Great Heathen Army”, est pour ces Vikings une bonne excuse pour remettre le couvert sur la scène du Hellfest ! La scénographie est remarquable comme toujours, incluant un immense casque nasal à cornes en milieu de scène, servant de support à la batterie de Jocke WALLGREN, et 2 gigantesques statues grises de barbus casqués flanquées d’immenses glaives. Le frontman Johan HEGG, à la voix si rauque, harangue la foule qui lui fait face, incluant quelques mots de français dans son allocution en anglais : les Cornes du Diable se lèvent à perte de vue. Les statues grises laisseront place un peu plus tard à 2 proues de Drakkars du plus bel effet ! Pendant que les flammes ou les jets de fumée embrasent l’avant-scène, une partie du public, plein d’humour, s’est assis par terre et rame en rythme ! Sur scène on a cette fois droit à un combat à l’épée par 2 barbus et cotte de maille. Un show grandiose de Death Metal (non non, pas de Metal Viking !!) qui vous prend aux tripes jusqu’à la dernière note.

Retour sous l’ALTAR pour se faire un bon old school Death Metal  avec BENEDICTION. Plus de 30 ans de carrière, autant dire que les mecs sont rôdé à l’exercice. Terriblement efficace.

Comment ? Vous ne connaissez pas le groupe qui veut devenir le plus grand groupe de rock de l’histoire  ? (je dis bien qui « veut », pas qui « est »). J’ai le plaisir de vous présenter les TENACIOUS D, qui officieront ce jour sur la MAINSTAGE ! Groupe de Rock comique imaginé par Kyle GASS et Jack BLACK (que vous avez certainement vu dans « L’ amour extra Large« , « Rock Academy« , les « Jumanji » avec The ROCK, « Tonnerre sous les tropiques« , …). Dans le film « Tenacious D and the Pick Of Destiny » sortie en 2006, les 2 compères se mettent en quête du médiator de la destinée, fragment d’une dent de Lucifer, et qui a permis aux plus grandes légendes du rock de devenir ce qu’elles sont. Leur quête n’est pas sans embûche et autres remises en question, vous vous en doutez bien. Leur concert est tout inspiré de cette histoire. C’est pas souvent qu’on a 2 guitares acoustiques côtoyer une électrique, et pour des riffs et mélodie qui valent franchement le coup. M. Jack BLACK, tout de flammes vêtu et son acolyte Kyle GASS, nous servent un opéra rock décoiffant et rafraîchissant, assorti d’un humour potache qui ne déplaît pas à l’assistance (allant même jusqu’à citer « The Number of the Beast » pour engueuler son responsable pyrotechnique). Les gags et les morceaux s’enchaînent, et l’énergie du duo ne faiblit pas.

Vous n’êtes pas anglophone et vous n’avez pas vu le film « Tenacious D and the Pick Of Destiny » ? Pas grave, le show est grand guignol et on s’esclaffe de bon cœur devant le Satan gonflable, le saxophone géant (le fameux « Max-A-Boom« ), ou le responsable pyrotechnique à côté de ses pompes. Mais on ne saurait trop vous conseiller de mater le film sus-mentionné, et/ou les différents clips sur YouTube, en commençant par  « Kickapoo« , titre par lequel ils ont débuté leur concert de ce jour, et qui explique le début du groupe. (Vous y verrez également une apparition du regretté Ronnie James DIO). Vous l’aurez compris, un des coups de cœur de la journée !

On enchaîne en MAINSTAGE avec PANTERA. Nous ne restons pas plus de quelques chansons pour leur set, juste le temps de voir si la légende tenait encore debout. Mais lassés des récentes pitreries fascisantes de M. ANSELMO, nous préférerons tourner les talons. Le set avait débuté par une longue vidéo présentant la vie du groupe à leur apogée (et évitant soigneusement leur période Hair Metal, sic), en guise d’hommage à Dimebag DARREL et Vinnie PAUL. La fosse émue retient religieusement son souffle… Jusqu’aux premières notes de “A new level” qui mettent tout le monde d’accord. Zakk WYLDE et Charlie BENANTE ne sont ni là pour jouer les remplaçants, ni pour faire de la figuration. Toutes considérations idéologiques mises à part, c’est bien l’âme et le cœur des frangins disparus qui font résonner l’arène de Clisson. Il suffit de fermer les yeux, pour les entendre avec nous.

Alors ? Que retenir au final de cette 16ème édition ? 4 jours c’est bien. Commencer en douceur en milieu d’après-midi et finir un peu plus tôt le dimanche soir n’est finalement pas si mal. Le Hellfest reste fidèle à sa réputation : Beaucoup de monde (il ne faut clairement pas être agoraphobe). De grosses têtes d’affiche, mais aussi nombre de plus petits groupes où on a là une superbe occasion d’en découvrir une palanquée. Des changements d’une édition à l’autre visant à améliorer au fil des années l’expérience pour le festivalier. L’esthétisme est omni présent : c’est une salle d’art à ciel ouvert. Ambiance au top, une armada de bénévoles qui œuvrent à maintenir le site clean de bout en bout, et à faire de cet évènement un super moment. C’est aussi un témoignage du renouveau de la musique, où on s’aperçoit que l’on va de plus en plus à la croisée des genres. Mais n’est-ce pas le sens, et même la survie du Métal et de la musique en général, et qui en assurera sa pérennité ?

Live report et crédits photo : LOLA et Y.BRED

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