Aller au contenu

HELLFEST 2023 - JOUR 3

Plus en forme que la veille (et vous vous en apercevrez d’ailleurs dans les lignes qui suivent, quant au nombre plus important de groupes que nous avons couvert ce jour), l’équipée arrive en ordre dispersé entre midi et 13H00. On a de grosses craintes sur la météo du jour ! Le ciel est déjà bien menaçant !

On attaque directement en WARZONE pour voir ZULU. Des soucis techniques amputent leur set d’un quart d’heure. Dommage, d’autant plus que la bande de Los Angeles a dû faire un sacré chemin pour venir jusqu’à nous pour nous balancer son Punk/Hardcore et défendre son 1er album « A New Tomorrow« , tout juste sorti cette année.

Nous rejoignons la MAINSTAGE pour y retrouver les suédois d’ EVERGREY.
Nous nous posons dans l’herbe pour profiter de leur Metal prog aux douces consonances de heavy, joliment mélodique. Parfait pour se réveiller en douceur… oups, ah bin il est temps : il est bientôt 14h du mat’ !
Mention spéciale à la reprise surprise de la Marseillaise à la basse, joli clin d’œil.
En fin de set, la crash barrière est déjà saturée de tee-shirt à l’effigie d’Eddy, Jérémie choisira donc de rester coincé sur cette Mainstage, voulant profiter de MAIDEN au tout premier rang.

On enchaîne sous la tente VALLEY avec CROWBAR. Les gars déroulent. Leur Sludge est propre. Le public suit bien. Certains étaient en manque (la dernière venue de CROWBAR était en 2018).

Une grosse pluie d’orage s’abat sur le public de la MAINSTAGE juste avant le set de RIVERSIDE. A point nommé, car la musique des polonais était très rafraîchissante. 
Mariusz, le bassiste/chanteur avertit le public dès le départ “J’ai trois mauvaises nouvelles pour vous : 1. on fait du rock, pas du metal, 2. je vais chanter avec ma propre voix, 3. vous n’entendrez pas le mot fuck”. Les 45mn qui suivent prennent alors l’aspect d’une balade bucolique le long d’une rivière à l’eau claire. Le quatuor délivre un Rock limpide où il est facile de plonger, et la longueur des morceaux n’est en rien un frein à l’immersion. La belle ovation qu’ils reçoivent en fin de concert atteste que nous ne sommes pas les seuls à apprécier.

Puis on passe au 1er ALTAR de la journée. LOATHE, groupe de Metalcore Progressif anglais. Peut-être un peu trop planant pour cette scène ? Mais c’est quand ça devient trop planant que le chanteur nous en remet une bonne dans la gueule ! L’alternance douceur et violence est déstabilisante, mais ce qui fait toute l’originalité de la bande.

Nous jetons un rapide coup d’œil (et d’appareil photo!) sur BEAST IN BLACK, groupe affiché Powermetal finlandais formé en 2015, dont les rifs musicaux vous renvoient à la SF des années 80 mâtinés parfois d’ influences techno.

On retourne en VALLEY pour y découvrir GRANDMA’S ASHES, programmé sur le tard en remplacement de STONED JESUS, groupe Ukrainien, qui a dû annulé. C’est un trio féminin qui fait dans le Rock Progressif / Stoner, fondé en 2017 à Paris. Leur 1er album « This Too Shall Pass » est sorti cette même année. Pour ma part, la VALLEY était idéal au style, et c’est avec conviction qu’elles ont joué ce jour. Quelques intermèdes de la bassiste/chanteuse ou autre message sur tee-shirt montrent qu’elles sont engagées et appellent à un changement des mentalités (« no abusers on stage »).

C’est avec un intérêt piqué de curiosité que nous attendons la formation suivante sur la MAINSTAGE, obscur side-project d’un certain Maynard (celui de Tool, pas Manard d’Ultra-Vomit). PUSCIFER a tout pour intriguer. Ce dernier arrive sur scène avec sa complice, en costume façon Men in black, maquillage approximatif et coupe de cheveux improbable. Improbable aussi leurs chorégraphies et leurs ceintures-micro-télescopique. Maynard nous rassure dès le départ : “Nous par contre, nous allons beaucoup dire “fuck”, explosion de rire dans le public. L’humour sera d’ailleurs le vecteur commun de ce set rock/alternatif très bien mené, où nous apprendrons que les aliens sont parmi nous et ont un penchant pour la proctologie. (Tiens, ça me rappelle un épisode de South Park).

Sous la TEMPLE, on découvre SAOR, groupe écossais de Folk Metal. Ne figurant pas sur ma liste de groupes à voir, c’est en fait en sortant d’un concert précédent que je remarque sur la scène les musiciens prenant leurs marques avec un violon et un instrument à vent. Il n’en a pas fallu plus pour attiser ma curiosité, et ainsi vouloir découvrir leur univers. Eh bien, c’était original, entraînant, et beau, avec alternance de voix claires et gutturales. Ecouter « Aura » si vous êtes curieux également.

On se dépêche pour aller shooter ARCH ENEMY. Mais on arrive trop tard, et on est bloqué avec d’autres photographes dans la queue pour le prochain groupe. On regarde le concert sur écran géant et à travers l’objectif, histoire d’avoir quand même un souvenir de leur passage.

C’est sous une fine pluie que PORCUPINE TREE s’installe sur la MAINSTAGE, précédé par un écran expliquant à l’assemblée que pour une expérience plus intense, le public était invité à ne pas photographier le set… Mouais… 
Est-ce la pluie ? La fatigue ? L’impatience de voir arriver la vierge de fer ? Ou le fait d’avoir éteint les écrans géants pour leur set ? En tout cas c’est très froidement que le front de scène accueille les britanniques. Difficile d’apprécier le set à sa juste valeur à l’endroit où on se trouvait, mais passé les premiers rangs, le public semble conquis par le Rock atmosphérique et planant de la formation britannique. Avis personnel, mais c’est peut-être le genre de musique qui aurait davantage sa place en un lieu plus intimiste : il faut réussir à se laisser emporter par le tourbillon musical spécifique à Porcupine et les grands moments très atmosphériques qui cherchent à toucher la sensibilité au plus profond de chacun. Pas facile devant une scène qui paraissait si grande pour eux…

 Sous la TEMPLE, on découvre le Folk Black Métal des artistes finlandais aux oreilles pointues de FINNTROLL. Ne vous arrêtez au look de troll. Les mecs déménagent. Eh oui, c’est bien du Black, et oui, il est bien teinté Folk. Mariage vraiment à découvrir ! Concert visionnable sous ARTE Live.

Parce qu’on a pas encore eu sa dose d’énergie pour la journée, on passe d’une tente à l’autre pour se faire LORNA SHORE sous l’ ALTAR. MAIDEN joue en même temps : Créneau horaire pas facile ! Mais au vu du monde, pas un problème pour nos américains. Du Bon Deathcore ! Et avec son chanteur Will Ramos au top. Il fait le taf le garçon! Final sur les 3 parties de « Pain Remains » ! On ne boude pas son plaisir!

Nous y voilà, le « climax » de ce HELLFEST 2023 : le public est tout à coup plongé dans l’ambiance « blade-runnerienne » propre à « Somewhere in Time« .
IRON MAIDEN a choisi de nous faire voyager dans le temps, les premières notes de « Caught Somewhere In Time » résonnent sur la MAINSTAGE et en un battement de cil, CLISSON se retrouve en 1986. La setlist ne faisait aucun mystère puisque le groupe avait choisi de la détailler un mois plus tôt. Quel plaisir d’entendre sonner « Stranger in a Stranger land » ou « The Prisoner » en concert. Les nouveaux morceaux de « Senjentsu » fonctionnent à merveille également. Mention spéciale à « The Writing on the Wall » et surtout « Hell on Earth » emmené par la voix puissante de Bruce. D’ailleurs, le frontman cabote à merveille et joue avec le public, auquel il s’adresse en français dès que l’occasion se présente, il va jusqu’à évoquer Louis de Funès en introduction de « Can I play with Madness« , on ne l’avait pas vu venir ! La scénographie fait la part belle à Eddy avec 3 apparitions de la mascotte. Le groupe s’éclate visiblement à l’exception d’Adrian, un peu fatigué semble-t-il, et qui aura même un coup de mou sur le solo d’ »Alexander The Great » laissant sa guitare silencieuse pendant 2 bonnes mesures ! Au moins, maintenant nous sommes sûrs qu’il ne s’agit pas de playback ! Mais qu’importe, ce sera la seule coquille d’un set mémorable et personne ne boude son plaisir. Les morceaux s’enchaînent à une vitesse folle et se terminent sur un « Wasted Years » puissant et émouvant avec son refrain repris en cœur par tout le public. Les seniors (seigneurs ?) du Heavy viennent encore de mettre le HELLFEST à genoux.

C’est donc vidés de toute énergie, aspirée par le plaisir d’avoir pu mettre un bâton de plus sur notre liste des concerts de MAIDEN déjà vus, que Lola repart dans le pit photos pour shooter WITHIN TEMPTATION.
Représentant du Métal Symphonique depuis presque 30 ans, le groupe, porté par la voix puissante de Sharon Den Adel, était là pour en découdre, et proposer une setlist ultra complète, mêlant des chansons de leurs albums récents aux titres plus anciens.
Coté mise en scène, on est servi généreusement aussi : une sculpture de visage de cinq mètres de haut s’articule et se déplie, des plateformes sont disposées à différents endroits de la scène, pyrotechnie, fumées, et immense écran au fond agrémente encore le tout.
Un très bon moment avant d’attaquer le sprint final !

On arrive un peu en avance sous l’ALTAR pour ne pas rater MESHUGGAH. L’heure est tardive mais un set de MESHUGGAH, ça se mérite ! On ne voit aucun photographes accéder au pit !? Un gars de la sécurité se dirige vers nous et nous explique que vu la réputation de MESHUGGAH, ils ont peur de se laisser déborder à l’accueil des slamers, ce qui représenterait un risque pour les dits slamers, les gens chargés de leur accueil, et les photographes dans le pit. On entend et respecte le message, mais on est quelque peu dubitatif, car on est au Hellfest, sous l’Altar, et MESHUGGAH n’est pas le 1er groupe qui tabasse a y passer… En attendant, on profite du show, très sombre, et particulièrement hypnotique de par les jeux de lumière et les rythmes très singuliers du groupe. Quelques minutes plus tard, à l’occasion d’une chanson « plus calme », nous serons autorisés à prendre quelques clichés. On apprendra le lendemain qu’à un concert en Mainstage, avant MESHUGGAH, l’accueil a effectivement été débordé par les slamers. Plusieurs sont très mal tombés et ont finis aux urgences. Ceci explique cela.

On avait hâte de découvrir comment sonnent les morceaux d’ « Immutable » en live, et,  **alerte spoil**,  nous n’avons pas été déçus! Quelle baffe mes amis ! Le show étant relativement statique (la complexité des compos réclame certainement une grande concentration) l’accent est mis sur les lights. Gare aux épileptiques : les rythmes syncopés de nos suédois préférés, couplés aux nombreuses rampes de spot offrent un show dantesque dont on ne sort pas indemne.
« Broken Cog » et son atmosphère malsaine démarrent le set en guise d’amuse-bouche, directement suivi de « Rational Gaze« , toujours aussi entraînant. Les scandinaves alternent ensuite le neuf et l’ancien d’une manière très habile. La fosse attrape la chair de poule aux premières notes de « Mind’s Mirrors« , chacun sachant alors que vont se succéder 15mn de pure folie avec « In death is life/in death is death« , le triptyque le plus destructeur du petit monde de la Djent. Le show se termine par un « Future Breed Machine » ravageur. Certains râleurs souligneront qu’aucun morceau d’ « Obzen » n’aura été joué, mais on leur répondra que pour un set d’1h, on a été quand même bougrement gâtés.

Nous voilà au terme de cette 3ème journée. Elle aura été mouillée, et bien chargée. Il est plus de 2H00, et après ce coup de massue, c’est hagard que nous regagnons nos couches pour préparer la dernière journée de ce Hellfest de folie.

Live report et crédits photo :  LOLA , Jérémie TOURDOT et Y.BRED
Crédits photo : LOLA , Jérémie TOURDOT et Y.BRED

%d blogueurs aiment cette page :