Certaines choses sont immuables : La ténacité de Desybes en fait clairement partie.  Après 20 années au service de la scène Metal de Franche Comté et plus particulièrement du Fief de Belfort, le groupe nous présente sa 5ème offrande «  Cieux Connectés ». Pour fêter dignement cette sortie, Desybes  organise avec l’aide de l’association DYSProd une release party le 16 Novembre 2024 dans les locaux de la poudrière. En attendant cette date, je vous propose de parcourir en details l’univers du groupe et les 9 titres qui seront disponibles sur la version CD.

Commençons par la pochette qui représente à priori la ville de Belfort sur laquelle se dresse ce qui ressemble à un « serveur informatique géant » reliant la terre et les cieux via le cloud : le concept de cieux connectés est posé, et ça va graviter forcément autour de l’univers du numérique qui est une caractéristique forte de ce groupe (rappelez-vous du jeu video DVDF https://dvdf-le-jeu.desybes.com/)

Le premier morceau qui s’intitule « cieux connectés » a été présenté en avance de phase via un Visualiseur audio qui est une animation en 3D de la pochette, je vous laisse admirer le travail (lien de la vidéo plus bas) 

Au-delà de cet aspect visuel, ce morceau est d’après moi le parfait reflet de l’album,  vraiment réussi sur plusieurs points :

La production est très soignée : c’est Julien MATIVET (Batteur) qui en est l’orfèvre. Il s’est occupé de l’enregistrement, du mixage et du mastering et c’est vraiment réussi : j’ai noté beaucoup de finesse et de détails et ça sonne vraiment bien, avec une approche résolument moderne du son. 

La composition est très intéressante, on reconnaît rapidement la touche «Desybes » : grosses guitares groovy, basse qui ronronne, batterie millimétrique et chant en français (un savant mélange entre Lofofora & Mass Hysteria) avec en alternance des passages plus progressifs (aérien, tribal,…) qui ne sont pas sans rappeler Gojira ou Mastodon. Et pour finir, des paroles intelligentes et engagées qui sont bourrées de doubles sens et de jeux de mots; si je prend l’exemple du morceau « cieux connectés », j’interprète les paroles comme un appel à rejeter les travers des réseaux sociaux qui accaparent l’esprit.   

Un autre morceau, « Espace Liminal » a lui aussi été présenté en avant première via une video  « AUDIO Backrooms Found Footage » , une vidéo en FPS dans un univers virtuel qui mélange des éléments propres à  Desybes. (Logo, amplis, paroles…) Le morceau, les paroles et la vidéo prennent tout leur sens quand on se réfère à la définition de « Liminal » : dans l’esthétique Internet, un espace liminaire (ou liminal) est un lieu vide ou abandonné qui semble étrange et souvent surréaliste où l’on peut avoir l’impression d’être observé. Un de mes morceaux préférés de l’album. 

Je passe ensuite à « Anumerach’ » (Anarchie Numérique) , un morceau dont les paroles sont signées Yannick Bossez ( personnage connu pour sa patte et son travail photo-artistique avec Dark & Light) ; pour la petite anecdote, j’ai participé à l’enregistrement des « Gang » vocals  avec une vingtaine d’autres personnes. 

Sur ce CD, Desybes nous présente 5 nouveaux titres parfaitement cohérents autour du thème numérique. « Les Silences se mélangent » se termine avec un sample de modem 56K  ; il semble marquer une transition vers le passé du groupe. En effet, les quatre morceaux suivants (uniquement présents sur la version CD) sont des ré-enregistrements de titres d’anciens albums avec en bonus des guests : Elodie Krusel (du groupe Ülya ii) sur « Opium » et Jeremy Renaud ( « Growler » du groupe Tallulah) sur « Des Visages, Des Fissures ».

En conclusion, Desybes frappe encore une fois très fort avec leur nouvel album , un concept autour du numérique et des morceaux parfaitement taillés pour le live ! Un album qui trouvera sa place dans la bibliothèque des amateurs de metal.