Nom du groupe
Conscience
Album
In the solace of Harm’s way
Label
Different Gravity
Date de sortie
12 / 12 / 2019
Pas forcément connu du grand public, le groupe Conscience s’est fait connaître en ouvrant pour Nightwish au Zénith de Paris, mais aussi en partageant l’affiche avec d’autres gros groupes internationaux tels que Anathema, Epica, Fates Warning, Iced Earth, Sonata Arctica, etc. Après Half Sick of Shadows (2006) et le concept-album Aftermath of a Summer Snow (2014), voici donc le troisième effort de ce quintet franco-américano-portugais (rien que ça!), avec un line-up renouvelé pour l’occasion.
Grand amateur de rock et metal progressif, votre serviteur a, comme tout le monde, ses petits chouchous, de Yes et King Crimson à Spock’s Beard, en passant par Big Big Train ou Rush. Si l’on se risque au jeu subjectif des comparaisons, il est difficile d’établir un parallèle entre les styles de certains groupes et celui de Conscience en écoutant leur troisième album. Au mieux, diverses parties vocales et envolées aiguës peuvent évoquer le metal progressif de Vanden Plas, là où d’autres segments aux guitares accrocheuses et arrangements bien sentis – les plans de synthés bien calés sur les rythmiques de double pédale – peuvent renvoyer aux compositions complexes de Dream Theater, comme sur les morceaux ‘There Aren’t Many Nightmares’ et ‘Inreach’, qui s’étale sur plus de huit minutes.
Composante essentielle du rock progressif, la partie vocale est ici relativement bien mise en avant, contrairement à d’autres instruments. En effet, la basse reste en retrait dans le mix et la batterie manque clairement d’un peu de chaleur et de relief à nos yeux ; il faut garder à l’esprit qu’il s’agit sûrement d’un CD enregistré avec des moyens limités. Même si l’on entend encore l’accent français du chanteur Matt Johansson qui ressort par moment, l’ensemble reste plaisant à l’écoute. On aurait toutefois aimé des passages moins convenus, des refrains qui restent plus en tête à l’image de celui de ‘At Night’, ou davantage de prises de risques en dehors des interludes instrumentaux réussis.
Un regret d’autant plus notable qu’au delà de la surabondance de chants lyriques et de sections en double voix, on perçoit ici-et-là des poussées dans les graves vraiment plaisantes, comme sur ‘At the Hands of the Clock’. Même constat sur l’interlude ‘Harm’s Way’, aux guitares saturées très agressives qui donnent envie d’entendre le groupe explorer ces possibilités. En soi, les quatre interludes nommés d’après le titre de l’album sont beaux et bien incorporés au fil du disque, à l’exécution impeccable et à la technicité certaine.
Enfin, pour ceux qui prennent le temps d’aller s’immerger dans les textes, il faut rappeler qu’ils sont écrits non pas par les membres du groupe mais par Nicolas Moulard (comme ceux des deux albums précédents), auteur français vivant à New York. Ce sont ses poèmes qui servent à nouveau de socle aux parties chantées du troisième album de Conscience, mélodique et efficace à défaut de sortir réellement du lot des productions rock prog’ de ces dernières années. La formation ayant une bonne réputation scénique, on reste néanmoins curieux de voir cet album défendu en live à l’occasion.
Membres du groupe :
Matt Johansson – chant, guitare
Thomas Jaëglé – chant, guitare
Stéphane Da Silva – batterie
João Pascoal – basse
Matthieu Vallé – synthé, chant
(Nicolas Moulard – textes)