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CARCASS, BRUJERIA et ROTTEN SOUND au MOLOCO, le 18 01 2025

Il fait froid ce samedi 18/01/2025. Mais que peut-on attendre d’un mois de janvier ? Et bien tout simplement les premiers concerts de l’année !!! Et on tape haut ce soir au MOLOCO ! Pas moins que CARCASS, BRUJERIA et ROTTEN SOUND viennent nous souhaiter la bonne année !

On commence la soirée avec ROTTEN SOUND !
20h30, début du show : Pas d’intro chiadée pour monter sur scène, on branche les instruments et c’est parti ! Les Finlandais, avec leurs plus de 30 ans de carrière, n’ont plus rien à prouver et nous font vite comprendre qu’ils ne sont pas là pour servir de tour de chauffe.

Au menu ce soir, la bonne recette du Grindcore : un mur de son sur son lit de blast, saupoudré de vocals agressifs bien saturés ! Les titres s’enchaînent (on n’oublie pas, c’est du grind, on n’est pas là pour faire des compos de 7 minutes !). Au niveau de la fosse, c’est assez bien rempli pour l’horaire, et il y a juste assez d’espace pour que le public commence à faire un peu le ménage dans les premiers rangs. Le pit est chaud, ce qui annonce que du bon pour la suite !

C’est au tour de BRUJERIA. Pour Y.Bred, découvert au Hellfest en 2024.

Ambiance gangsta mexicain, avec tatouages et bandana sur le visage, mais troués, afin qu’on puisse les entendre distinctement chanter. C’est bien un groupe de Death metal et pas de hip-hop. C’est vrai qu’on a pas trop l’habitude de voir des latinos s’adonner au Death metal, surtout avec des textes en espagnol. Pour la petite histoire, les membres tentent de garder leurs identités secrètes tant qu’ils y officient. Dino Cazares, de FEAR FACTORY, en est un des membres fondateurs, mais ne fait plus partie des rangs. On retrouvera d’ailleurs sa touche sur quelques-uns des titres joués ce soir. Jeff Walker, le bassiste de CARCASS, a également joué dans ce groupe.
Leur dernier album, « ESTO ES », sorti en 2023.

Plus récemment, BRUJERIA a brutalement été frappé le sort. 2 de leurs chanteurs, Pinche Peach et leur leader Juan Brujo, ont respectivement décédés le 17/07/2024 et 18/09/2024. Le groupe avait, et c’est bien normal, annulé tous ses concerts programmés au dernier trimestre 2024.Ils viennent tout juste ce mois de janvier de recommencer à fouler les planches et présentent cette tournée comme un hommage à leur 2 acolytes disparus.

Le concert commence avec une scène très sombre. Mais rapidement les stroboscopes entrent en jeu. Trop peut-être, on est à la limite de la crise épileptique ! Il faudra attendre quelques minutes avant qu’on se calme pour revenir sur une lumière moins violente. On se concentre alors sur la musique et les artistes et on entre vite dans leur délire.
Le frontman a une très bonne énergie et vocifère à souhait dans son micro. Les autres zicos sont très peu mobiles. BRUJERIA aborde plein de thèmes dans ses chansons : Sexe, politique, et même drogue. A un moment le chanteur mime la préparation d’un rail de coke.

Les titres s’enchaînent et la chaleur monte dans le pit. La basse tabasse bien, et la guitare sature à souhait, mais c’est le chanteur qu’on regarde le plus. Puissance vocale, look, mimiques et mimes : Il utilise son micro comme on tient une crosse de fusil et qu’on est en train de mettre en joue, plus tard il sort sa machette… Du grand délire !

Les lumières se rallument. C’est fini. Mais tout en débarrassant les instruments de la scène, le chanteur garde le micro  à la main, et fait les vocaux de la chanson « Marijuana » qui passe en fond, chanson qui est une version métallisée détournée de la fameuse « Macarena« . Délire jusqu’au bout donc !

On finit de débarrasser la première batterie qui était sur l’avant de la scène et qui a donc servi à ROTTEN SOUND et BRUJERIA, et enfin CARCASS entre en scène.
On ne les présente plus. Ils sont britanniques, et ont débuté leur Death metal (et quelques variantes en passant par le grind) en 1985. Eh ouais, 40 ans déjà.
7 albums studio au compteur ! Le dernier « Torn Arteries » est sorti en 2021. L’un des plus emblématiques « Necroticism – Descanting the Insalubrious » est sorti en 1991. Ah, je me rappelle encore du clip de »Corporal Jigsore Quandary » que j’avais découvert sur Metal Express, émission de Métal à l’époque sur M6 entre 1991 et 1996… Ce soir, il aura fallu attendre leur avant dernière chanson pour l’avoir !

D’abord, le choc ! Le frontman et bassiste Jeff Walker a maintenant la boule à Z. Fini les dreadlocks de l’époque ou justes cheveux longs plus récemment. Par contre, il n’a rien perdu de la puissance de son regard ! C’est en effet quelque chose qui marque et vous captive tout le long du concert ! Son jeu de scène sinon est assez réduit. En effet, il reste le plus souvent derrière son pied de micro, jambe gauche posé sur le retour de son, et posant quelques fois sa basse à la verticale sur son genou. Ses acolytes sont à a peine plus mobiles. Bill Steer  aime à se mettre dans la fumée ou claquer des solos en retrait de la scène près du batteur. James ‘Nip’ Blackford est un peu plus proche du public et balance souvent des mimiques d’étonnement. On adore son jeu de guitare ! Et détail pour les initiés, il passe d’une tenue du médiator entre le pouce et le majeur pour ses galops à une tenue entre pouce et index pour ses plans les plus précis et tranchants.

En tout cas, on voit qu’ils ont tous plaisir à être là, car ils ont tous très souvent le sourire aux lèvres. Marrant d’ailleurs de voir le contraste entre la décontraction et la joie des gars, et le degré d’énergie de leur musique et que l’on a dans la salle. On ne peut plus bouger dans les premiers rangs, et on ne se risquera pas trop à faire varier les angles de vues pour les prise de photos.

Jeff Walker balance maintenant un médiator dans la foule quasi après chaque morceau. Le public enchaine, raisonnablement tout de même, les montées sur scène et plongeon dans la fosse.

Puis petit break où les acolytes se servent un whisky d’une marque très connue, et ça repart de plus belle ! Les lumières sont chouettes. Pas d’usage à outrance du strobo, et pas mal de lumière blanche et chaudes. Ça change des concerts obscurs ou tout en rouge tout du long.
Daniel Wilding n’est pas en reste à la batterie, précis tel une horloge franc-comtoise. Il nous gratifiera même d’un petit solo en fin de set.

 Le frontman nous lâchera qu’il était un peu malade, et de bien vouloir l’excuser. Ben, je sais pas si ils nous aura refilé la grippe, mais en tout cas ce soir-là, il nous aura filé la fièvre.

Énorme soirée de rentrée ce soir au MOLOCO ! Merci à eux, à l’orga, aux bénévoles et aux artistes pour cette superbe soirée d’hiver !

Crédits photo :Y.BRED
Live report :  Y.BRED et Jérémie RENAUD