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Etape 2 Le café concert

Cela fait 3 ans que les PDZ (pour les intimes) a changé de main, et j’aimerais bien que tu nous explique comment tu t’es retrouvé au volant de ce café concert emblématique !

Avant de reprendre les Passagers du Zinc il y a trois ans, j’étais la chargée de comm’ du lieu après y avoir effectué un an de bénévolat (collage d’affiches, entrées…). Quand j’ai été engagée, le bar était en redressement judiciaire et mes anciennes patronnes, les mythiques Duche & Claire (qui avaient chacune un job en plus du bar, il faut le rappeler) souhaitaient vendre. Elles ont eu une proposition en 2015 qui n’a pas abouti. Comme elles n’avaient plus de solutions pour vendre rapidement ni la motivation de continuer, mon ami Lucien et moi avons foncé pour prendre les commandes tant cet endroit nous tenait à coeur. L’idée de sa fermeture nous paraissait insoutenable. Claire s’est associé à nous pour nous épauler au début. Un mois et demi de travaux plus tard et les PDZ ré-ouvraient leurs volets !

Après quelques modifs, les concerts ont vite repris, et la liste des groupes passés par le capot est trop longue pour tenter de faire un résumé ! Mais soyons fous, donne moi 3 groupes qui t’ont marqué et pourquoi donc ?

C’est vrai que je ne chôme pas niveau programmation et qu’on a reçu des centaines de très bons groupes ! Voici trois qui m’ont particulièrement marqué même s’il y en a beaucoup d’autres !

Dookoom. Groupe hip-hop électro enragé de Sud Afrique qui rend fous les blancs de là bas avec leur propos très engagés pour la défense du peuple black.

Un phénomène que seulement une petite trentaine de personnes sont venues voir sous le capot ! C’était violent, fort, une grosse calotte ! Les musiciens sont tous très habités et le rap en afrikaan, ça marque !

Heavy Heart. Groupe nantais punk rock soleil qu’ont fait joué les assos Impure Muzik & Vouhvoue et que j’ai découvert sur scène. Des bons jeunes qui envoient (et qui sont adorables !), des morceaux lumineux et des mélodies qui te restent en tête, la classe totale !

Pogo Car Crash Control. Groupe d’Île de France qu’on avait reçu dans le cadre du festival Génériq. Ça faisait longtemps que je n’avais pas écouté de punk rock en français et ils le font très bien ! Un concert ultra énergique et sauvage et une mention particulière pour la bassiste qui fait vraiment bébé quand tu la rencontres mais qui est une vraie furie sur scène !

Après je pourrais citer pleins d’autres groupes qui m’ont marqué pour leur musique comme pour la rencontre humaine mais là, il y en a pour des heures !

 

Donc les PDZ, c’est un café/bar et une salle de concert, peux tu décrire un peu le lieu et son fonctionnement !

En effet, aux Pdz il y a deux activités : La partie bar (à l’étage) qui fonctionne comme une entreprise lambda et qui ouvre cinq jours sur sept avec un large choix de spiritieux, des jus de fruits maison et des vins en biodynamie pour la plupart. Pour les concerts, sous le capot donc, on a une asso qui chapeaute le tout : on cale des ingé sons et on place des bénévoles aux entrées ou au service du bar du bas. Je gère la prog’ pour les concerts qu’on organise en direct ou avec les nombreuses assos locales qui ont toujours des super groupes à nous proposer. Les entrées reviennent aux groupes, on ne gagne pas d’argent sur les concerts. En moyenne, on organise une grosse centaine de concerts à l’année, dix par mois en gros.

 

Question qui peut fâcher (et tacher si on a un liquide dans la main), l’avenir des café/concert remis en cause par les lois de plus en plus restrictives ?

Il est vrai que les caf conc’ ont tendance à fermer les uns après les autres, on le voit même pour des lieux mythiques à Paris. Ceci dit, être à son compte aujourd’hui, peu importe le domaine, relève de l’exploit. Les charges fixes, les impôts, le rsi, l’urssaf peuvent rendre fou. C’est dingue ce qu’on a à payer pour exister alors qu’on ne peut pas se rémunérer toujours correctement. Il faudrait trouver comment aider les petits au lieu de les prendre à la gorge mais bon, je m’égare. Le problème majeur pour les bars, c’est que les mairies ont de plus en plus envie de gérer des centre villes morts où les propriétaires veulent le calme et dictent leurs lois. Par définition, le centre des villes, c’est la vie d’une ville, si tu veux être pépère, tu déménages et basta. Que Besançon arrête de se vanter d’être une ville étudiante si c’est pour que rien ne s’y passe !

Côté règles relatives au son et à la sécurité, on a de la chance car ce sont mes anciennes patronnes qui avaient déjà bien avancé sur ce terrain il y a quelques années.

 

Bon pour les mois à venir à quoi doit t-on s’attendre ? toujours autant de décibel ?

On peut en effet s’attendre à toujours autant de decibel sous le capot de la D.S. Avec toutefois une nouveauté cette saison : Une série de concerts à l’étage qu’on a appelé Between The Bar à destination des one man/woman band dans un esprit indie, folk, chanson. On en a déjà organisé deux et l’ambiance est hyper classe, douce, chaleureuse. Pour les mois à venir, voici ce que je peux annoncer : Low Relief, Blindness, Les Fées Minées, Mighty Bombs, We are Griff, The Hi-Lites, The Horsebites, Robot Orchestra, Gâtechien, Cortez, Membrane, Contractions, Brazilliers, Madjive ! Surveillez la prog’ !

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