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ABORTED, CRYPTA, THE ZENITH PASSAGE et ORGANECTOMY au MOLOCO, le 07 05 2025

Oui, c’est une veille de pont, mais j’imagine que certains qui ont prévus un long week-end ont dû reporter au lendemain leur départ pour pouvoir participer à l’évènement de ce soir, date du Slashing Europe Tour 2025 d’ABORTED. 4 groupes à l’affiche du MOLOCO, et pas des moindres !
A l’entrée de la salle je remarque le camion à frites qui me fait de l’œil… J’irai peut-être prendre un petit cornet entre 2 sets. 😋

On attaque assez rapidement. 20 minutes après l’ouverture des portes. ORGANECTOMY ouvre le bal ! Groupe néo-zélandais qui balance du « Slamming » Death Metal ! Ça joue grave ! Tiens, c’est peut-être pour ça qu’ils n’ont pas besoin de basse ? En effet, pas de bassiste à l’horizon. Attention, SPOILER : Ça ne sera pas la seule fois ce soir. En tout cas, pas réussi à savoir si c’était un choix pour la scène ou un changement dans leur line-up 🤔

Avec 4 albums au compteur, et sur les planches depuis 2010, le groupe en a sous le capot. Bon charisme du chanteur Alex PAUL. Sa voix est très grave et tranche avec son physique angélique (on dirait le Christ). Il se balade bien sur la scène, prend parfois quelques postures « cadavériques ». Les rifs lourds sont ravageurs, les breakdowns jouissifs, et le public rentre très vite dans l’ambiance.

Le temps d’un break, les gars nous racontent qu’ils ont une galère, et que sur une aire d’autoroute où ils ont dormi dans leur van le soir précédent, ils se sont faits tirés, pendant qu’ils dormaient, du matos et leurs passeports… Et ben mon vieux, ils vont garder un bon souvenir de la France ☹. Et pour la petite histoire que j’ai continué à suivre les jours suivants, ben sans passeport, ils n’ont pas pu assurer leur date suivante le lendemain en Suisse. Heureusement, ils ont quand même pu avoir des papiers provisoires en urgence et reprendre leur voyage européen le surlendemain en Allemagne. La communauté Métal semble avoir été au rendez-vous pour les soutenir. 🤘🤘🤘

On change un peu de registre avec THE ZENITH PASSAGE. C’est en effet du Death technique qui nous arrive tout droit de Californie. Fondé en 2012, ils prennent leur temps pour mûrir leurs albums : que 2 en boutique (plus 2 EPs).

L’ensemble peut laisser perplexe au début, mais la salle est quand même attentive. C’est rapide mais avec quelques très forts changements de tempo, parfois dissonant. C’est peut-être un peu trop prog parfois et pas assez groovy à mon goût. Le chanteur boule à zed a une bonne présence, les 2 guitaristes se penchent souvent sur leur manche avec un rictus démoniaque au moment d’exécuter un tapping ravageur, le batteur est charmeur , et je le soupçonne au vu de ses biceps qu’il ne doit pas soulever que des baguettes avec ses bras,  le bassiste (ah, oui, il y en a un 😊) fait beaucoup plus sage, mais son instrument multi diapason (= frettes inclinées) est du plus bel effet.

Arrive CRYPTA. Enfin, les trois quarts ! En effet, la batteuse se présente seule sur le devant de la scène, et nous explique que leur vocalist/bassite/frontwoman Fernanda LIRA est très malade, au point qu’elle a dû se faire hospitaliser, mais qu’après réflexion avec le groupe, plutôt que d’annuler leur set, elles préfèrent nous en offrir une version instrumentale.

Et bien ça fonctionne. Le scepticisme de départ sur les premières notes de « Death Arcana » est très vite balayé par l’énergie des brésiliennes, et notamment de la guitariste Tainá BERGAMASCHI qui porte le show à bout de bras. Un « Je t’aime » s’échappe de la foule. Gentil. Un « A Poil » également, nettement moins classe, et d’ailleurs relevé par quelques membres du public.
Helena NAGAGATA, recrue récente (pour une pige ou à demeure ?) à l’autre guitare suite au départ récent de Jessica DI FALCHI, est en peu plus introvertie mais s’applique sur son instrument.
Le public ne s’y trompe pas, et remonte beaucoup plus en énergie à comparer au groupe précédent.

Frustration quand même sur la fin. Le set n’a duré que 35 minutes. Et on ne peut tout de même s’empêcher de se dire qu’on a loupé quelque chose quand on sait combien leur frontwoman est charismatique, et qu’une version instrumentale des titres… et ben ce n’est pas pareil que les versions originales chantées.
Une pensée pour Fernanda, qui semble s’être bien remise depuis. Tant mieux pour elle, et on souhaite au groupe une très bonne fin de tournée.

Les voilà, enfin, les maitres belges du Brutal Death Metal ! J’ai nommé ABORTED. Leurs tournées en France ne sont pas foison, alors on est trop content de cette occasion ce soir. Petit bouleversement dans le line-up. Pas de bassiste ! Stefano FRANCESCHINI a en effet quitté le groupe en 2024 pour poursuivre ses études. Et à la batterie on retrouve Kévin PARADIS de BENIGHTED qui remplace au pied levé Ken BEDENE, renvoyé du groupe ce mois d’avril après comportement jugé inapproprié (textos à caractères sexuels avec mineure).

On attaque avec le titre « Dreardbringer », 1er titre de leur dernier opus « Vault of Horrors » parue en 2024. Et la machine à broyer ne s’arrêtera plus ! De nombreux titres de leur album en date, mais aussi et bien sûr des valeurs sûres plus anciennes, notamment « Rétrogore », « Infinite Terror », « Deep Red », …

On retrouve avec le plaisir le jeu de scène du chanteur Sven DE CALUWE. Le plus souvent cassé en 2 à hurler avec férocité dans son micro, et profitant d’un break entre 2 lignes vocales pour faire une mimique de déglingo (langue tirée sur le côté, les yeux en vrac).
Au gré des morceaux ce dernier demande à la foule de faire des circle pits, des walls of death, de venir slammer de la scène… D’humeur un peu folle, il demande même à un moment de combiner circle pits et slams, entendez faire un circle pit en portant des personnes à bouts de bras… Ou bien encore de faire des jumping jacks ! A chaque fois, la foule s’exécute avec plaisir.

C’est la folie dans le pit. Ça bouge dans tous les sens, il fait chaud et humide et ça sent bon la sueur ! Le temps du morceau « Shape Of Hate » le chanteur Derek « Demon Carcass » RYDQUIST de THE ZENITH PASSAGE prête main forte à Sven pour finir de crucifier la foule !

On est rincé, mais on a encore de l’énergie pour les 4/5 autres morceaux derrières. Ils baisseront le rideau en donnant médiators et setlist sur un air de fête, à savoir « Sandstorm » du DJ DARUDE.

Grosse soirée donc, mais qui ne se sera pas fini bien tard finalement. On aura bien voyagé. De par la nationalité des groupes, et par cette navigation entre ces différentes variations de brutalité.

Crédits photo et Live report : Y.BRED