Ben (basse) et Julien (chant) ont accepté de répondre à une interview pour Metal In Franche Comté à l’occasion du Winter Fest organisé par les Sapins Metaliks. Nous les remercions pour la facilité d’organisation et la disponibilité du groupe

Salut Gorod, merci de répondre à cette interview pour Metal In Franche Comté. Comment allez-vous pour commencer ?
Ben : Et bien comme d’habitude lorsque l’on fait un long trajet on est fatigué mais très content d’être là !
Julien : Même chose, on n’a pas fait le trajet tous ensemble, j’ai eu la chance d’en faire un peu moins car j’étais plus près. Je suis, donc, un peu moins fatigué mais on va faire le nécessaire pour que tout se passe bien. On est très content d’être là ce soir car on vient très rarement dans la région.
Parlons de votre actualité, en parallèle des concerts actuels nous avons vu des vidéos de studio ces temps ci. Une sortie en 2026 est-elle envisageable ?
Ben : Oui, c’est ce qui est prévu avant l’été. On est en pleine session d’enregistrement lorsqu’on ne donne pas de concert. Il y a une grosse partie qui est déjà faite. On a une manière de procéder très Do It Yourself on va dire. On gère beaucoup de choses nous même alors ça peut aller très vite à partir du moment où tout est en boite. Le but est de sortir quelque chose pour 2026.
Julien : Oui ça sortira avant l’été 2026.

Votre musique est à la fois complexe et technique tout en gardant des mélodies. C’est quoi la formule magique de Gorod pour faire mouche systématiquement ?
Ben : C’est Mathieu le guitariste qui compose et généralement on ne touche pas grand chose à la structure. Au fur et à mesure il a développé son style. Ce n’est pas quelqu’un qui aime les gros riffs et les choses comme ça. Il axe beaucoup plus ce qu’il fait sur la mélodie, on a deux guitares qui s’entremêlent et il a clairement trouvé sa patte. Te dire comment ça fonctionne, je ne peux pas n’étant pas dans sa tête (rires) mais l’idée c’est ça. Il n’aime pas être basé sur un riff et faire que du grave. On est plus sur la mélodie, quelque chose de plus aigu. Ça nous fait un peu sortir du lot. Notre musique n’est pas axée que sur le grave avec juste des solos qui se démarquent. Les mélodies sont dans un registre un peu supérieures, je pense que ça fait partie de la touche Gorod.
Un line-up stable depuis une dizaine d’années, ça doit pas mal soulager et être hyper agréable, non ?
Ben : Carrément (rires) !
Julien : Effectivement, ça n’a pas bougé depuis 2013.
Ben : C’est ça, on est tous les cinq, nos deux techniciens nous accompagnent aussi depuis.une grosse dizaine d’années. Cette équipe là marche très bien. On a formé le groupe il y a très longtemps, il y a eu pas mal de changements suite à des raisons professionnelles ou parce que ça ne collait plus. On est très content que ça marche, il y a une belle cohésion.

Vous faites partie des groupes incontournables de la scène metal en France avec une reconnaissance plus que méritée au niveau international. Pourtant peu importe le contexte on vous sent toujours détendu, comment gérez-vous cela ?
Julien : Il n’y a pas grand chose à gérer. Ce qui aide bien c’est que l’on se connaît depuis assez longtemps. En dehors du groupe il y a l’amitié. Il y a des formations qui vont être plus professionnelles dans la démarche, on se retrouve en dehors des répétitions et des concerts pour faire des soirées et passer du temps ensemble. Ça aide à avoir une certaine forme de détente dans une équipe lorsqu’on n’est pas là juste pour travailler, ce n’est pas l’usine ! On se retrouve en bande et on est content.
Ben : On est détendu du slip naturellement. Ce style de musique est particulier d’autant plus qu’on le fait depuis très longtemps. Si tu commences à te prendre la tête à te dire que tu galères ça ne va pas aller même si je peux le concevoir. On a pris le parti de se dire que c’est une musique qui ne va pas nous payer tout le loyer. Alors on s’amuse et on fait plaisir aux gens qui kiffent ce que l’on fait. À partir de là tout va bien.
Julien : C’est une démarche de faire une musique de passionné et non de façon alimentaire. Le death metal technique c’est un style de niche. On est bien loin de la pop qui peut remplir des stades.
Ben : Maintenant on a des cachets qui permettent de rentrer dans les frais et de se payer un petit peu, il n y a pas de soucis hein. On s’amuse et on veut faire plaisir aux gens. Il faut les respecter, ils viennent te voir et le but est de passer un bon moment.
Julien : Le statut n’excuse pas le fait de se comporter comme une diva. On n’a pas le statut alors si on le faisait ça serait vraiment dommage.
Dans à peine plus d’un an, Gorod fêtera ses 30 ans d’existence.
Julien : Ouhlala…
Ben : Oui, en 2027.
Avec le recul, quel regard portez vous sur cette carrière ?
Ben : C’est ce que je te disais un peu avant. On s’amuse et on est hyper content. Avec Mathieu ça part d’un groupe de lycée, le fait qu’on ait pu franchir plusieurs étapes : démos, line-up, albums, tournées, reconnaissance aussi. Il y a des jeunes groupes influencés par notre musique et c’est super gratifiant. On est très content et on continue sans se prendre la tête.

Préparez-vous quelque chose de spécial comme par exemple un concert chez vous avec d’anciens membres du groupe pour une grosse fête ?
Ben : Ce serait, effectivement, quelque chose à faire, il faudrait nous le rappeler assez fréquemment sinon on va tout faire au dernier moment. On va essayer de faire quelque chose !
Parlons culture locale, connaissez-vous des groupes de notre région ?
Julien : Dans le coin il y a Recueil Morbide que l’on connaît depuis très longtemps. Il y a Mortuary aussi ?
Alors Mortuary ils sont un peu plus loin.
Julien : Oui Alors Recueil Morbide avec Mickey à l’époque. Ils avaient joué chez nous à l’époque !
Ben : Il y a Carcariass aussi que l’on connaît très bien.
Julien : Oui c’est vrai !
Je pense que des membres de Carcariass seront là ce soir.
Ben : Il me semble qu’un ou deux musiciens vont venir oui. Fun fact si tu en veux un. Au début lorsque notre groupe n’était encore qu’un trio avec Sandrine à la batterie, Mathieu et moi au moment de la première démo on avait voulu inviter Carcariass à l’anniversaire de Sandrine. On voulait les faire venir pour jouer et ça n’avait pas pu se faire. C’est pour te dire qu’on les suit depuis longtemps. Ils sont géniaux !
Julien : Oh oui (rires).
Oui, alors chez nous on n’a pas énormément de groupes très connus mais on en a beaucoup de très bons.
Ben : On va en découvrir ce soir.
Alors Gates Of Autricon ils sont de Belfort, et Assigned Fate ils sont du coin, je chantais, euh je gueulais dedans avant.
Julien : Ce sera l’occasion d’en rajouter dans la besace (rires).

Traditionnelle question, vos dernières claques en live et en album ?
Ben : En live j’attendais de voir Between The Buried And Me qui jouait l’album Colors en entier, c’est l’un de mes albums préférés. Je les ai vu au Brutal Assault cet été. La dernière prestation de Mastodon avec le nouveau guitariste était assez impressionnante. Ce qui est cool c’est qu’ils ont rejoué plein de vieux morceaux et ont fini par « Blood And Thunder », ça fait plaisir de les revoir jouer ce genre de titres.
Julien : Je commence à poncer le nouvel album de Psychonaut, ils sont belges je crois. Le nouveau a l’air vraiment solide. On a aussi des copains aux USA, Cognitive avec qui on a tourné plusieurs fois. Leur dernier album est vraiment bien, c’est du gros death metal un peu moderne.
C’est varié comme sélection !
Ben : Cet été au Motocultor j’ai vu Magma, c’est très vieux, je les avais vu il y a cinq ans et là cet été ça fait partie des cinq meilleurs concerts de ma vie ! C’était génial avec une super setlist, c’était magique. J’ai beaucoup aimé Imperial Triumphant, le show était cool, je connaissais un peu sur disque mais pas plus que ça.
C’est assez fascinant.
Julien : C’est une expérience.
Ben : Je les ai revu avec Igorrr récemment c’était moins bien, le son était dégueulasse. Il y a le nouveau Coroner aussi qui est génial !
Pas encore écouté, il est sorti il y a vraiment peu.
Ben : Il y a deux semaines oui,
Julien : Après t’es hyper fan, t’es convaincu au départ.
Après c’est pas évident après tant d’attente !
Ben : Oui plus de trente ans ! Sinon il y a Municipal Waste pour me détendre, j’aime beaucoup. Je suis revenu de ma période Blood Incantation. Le dernier gros truc metal qui m’a vraiment scotché c’est Vektor avec Terminal Redux en 2016 ! Le dernier Jungle Rot est très bien. J’ai découvert un bassiste récemment John Ferrara qui joue dans Mono Means One. c’est un truc de geek à 100%, c’est un bassiste qui joue pratiquement qu’en tapping, pas de voix et ça part dans tous les sens. J’aime beaucoup les sonorités, c’est très bien. Je regarde (il est sur son téléphone), ils ont six fans sur Deezer (rires), la niche de niche (rires).
Merci à vous et bon concert !
Julien : Merci à toi !
Ben : Merci à toi, très heureux d’être dans la région. J’étais en vacances en Haute Saône pas très loin cet été car ma copine est originaire de là bas. On était venu par ici (rires).
