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Carcariass au Fort Metal Fest

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Carcariass au Fort Metal Fest

C’est canicule ce 14 juin, les alertes orage se multiplient (on croise les doigts pour éviter le cataclysme). À peine sortie de la piscine, je passe directement une robe sur le maillot de bain et fonce vers Chalindrey. Pour atteindre le Fort, il faut traverser de vastes étendues désertes… C’est vraiment sauvage, la Haute-Marne !

J’arrive pour la fin du Gras jambon, qui invite à la boisson alcoolisée. Soyons honnêtes, il fait plutôt un temps à aimer la citronnade, mais passons.

Venue sur MiFC pour mettre en valeur un groupe comtois, je ne m’étendrai pas sur le set suivant, Tentation, un groupe tellement heavy qu’il en est hard rock. Notons simplement qu’un petit public de fans aux tee-shirts Saxon, Blue Oyster Cult ou encore Motörhead s’amuse beaucoup et c’est bien là le principal.

Carcariass prend ensuite place sur scène…

 

 

Dès les balances, je me souviens avec intensité de la raison pour laquelle je suis là ! La dernière fois que je les ai vus remonte à très longtemps, avec le précédent line up, au Cylindre me semble-t-il (c’est dire…) En effet, Carcariass joue rarement dans la région. C’est à mon sens un privilège de les voir.

Le guitariste est proprement extraordinaire. Ses parties sont généralement mélodiques, avec beaucoup de tapping, exécutées avec excellence. C’est du bonheur en barres. Il est très bien accompagné par la guitare rythmique. Le bassiste maîtrise également son jeu, le batteur est lui aussi très bon.

En revanche, je ne suis pas fan du chant, je les aime surtout en version instrumentale, mais le growl est ok.

Il n’y a pas de jeu de scène : la musique se suffit à elle-même. Le plaisir visuel est pris à regarder comment ils caressent leurs instruments (au sens figuré et au sens propre, à coup de petit chiffon coloré).

La technique est de haut vol sans être pour autant leur qualité maîtresse. Perso, je ne peux pas sentir les guitar héros. Non, là on est dans une aisance et une recherche au service des émotions. La maîtrise est grande mais ne s’impose pas, ne retient pas toute l’attention, elle n’a rien à prouver, tout à faire ressentir.

Carcariass ce sont dix albums (dont un Best Of Metallian) qu’on peut autant apprécier seul.e, allongé.e dans l’obscurité, que joués sur scène en festival. C’est de la musique avec des sentiments mais sans fioritures ni niaiseries, ce sont des compositions complexes qui parlent aux musiciens, tout en pouvant entraîner dans la tornade sonore les néophytes. C’est un voyage introspectif au long duquel on secoue frénétiquement la chevelure.

Encore sur mon nuage, sous un ciel qui noircit et menace, je patiente pour Loudblast. Finalement, la météo nous épargnera.

Loudblast c’est pas trop ma tasse de thé, mais c’est carré, lourd, efficace, sans concession, ils sont extrêmement fidèles à eux-mêmes depuis le début. En trio ce soir-là pour raison familiale, très pro, le groupe adapte son set au dernier moment et l’accompagne d’une belle prestation de pyrotechnie : on me glisse dans l’oreillette que ce sont leurs quarante ans de carrière.

Un beau final pour cette soirée qui démontre que si le metal comtois reste le meilleur, tout chauvinisme totalement assumé et sans objectivité aucune, il vaut la peine d’aller le soutenir dans les départements limitrophes.

Comtois, rends-toi (là où la bonne musique se joue)