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Tourniquet – Antiseptic Bloodbath

Vous sentez-vous prêts à chantonner de petits airs religieux tout au long de votre journée ? Si tel n’est pas le cas, il va falloir changer ça. L’album en cause nous provient tout droit de Los Angeles, ville des anges, et il s’agit d’Antiseptic Bloodbath, huitième et avant dernier album studio, en date, du groupe Tourniquet.

               Cette petite présentation sera évidemment tout à fait objective et respectera tous les standards dus aux critiques musicales les plus illustres. Bullshit, on part direct sur une pochette sale et sanguine, qui reflètera bien l’esprit du texte.

Les sonorités « christian-prog-thrash metal » laissent beaucoup de place à des riffs et des mélodies restant facilement en tête, ce qui rend l’ensemble relativement accessible. Le son particulier des guitares, « sale-propre » comme j’aime l’appeler, s’accorde à merveille avec la voix poussive de Luke Easter, et la technicité rythmique de la batterie de Ted Kirkpatrick.

               Au niveau des textes, le thème général dépeint d’une façon pessimiste les agissements humains, particulièrement envers les animaux (cf la cover, où Jesus paraît déçu de ce qui a été fait de l’œuvre divine…même s’il doit juste être deg d’être cloué au-dessus d’une vache éviscérée), tout en signifiant que chacun est en capacité de faire des choix pour faire évoluer les choses. Cela passe par la Création, tous les morceaux sont inscrits dans une logique de respect de l’œuvre de Dieu, et donc de respect et d’empathie envers les autres espèces animales ainsi que la nôtre. C’est beau.

Rentrons un peu plus dans le détail chronologique de l’album. Il commence par une énumération de quelques éléments du tableau périodique (Chart of the Elements (Lincchostbllis)), début de la Création, chantée par un chœur d’enfants, symboles de l’innocence (donc personnification du tableau périodique, neutre, créateur et non coupable de vices). Puis arrive une sorte de thrash assez lourd, très entrainant, comme si l’action de l’Homme, en accéléré, venait défoncer cette innocence. C’est une entrée en matière qui résume parfaitement l’album entier. Antiseptic Bloodbath vient ensuite expliquer, par un phrasé culpabilisateur (je suis une victime), comment l’homme « aseptise la brutalité » (sanitize brutality) et ne veut pas changer son mode de vie, son confort, pour qu’il colle davantage à la vision que Dieu a de ce qu’il a créé.

Loin de moi l’idée de partager la justification, le but me paraît quand-même louable !

Si je parle autant des paroles c’est parce qu’elles me semblent importantes et font partie des raisons pour lesquelles je suis très attaché à cet album. D’autant plus qu’elles sont intégrée à une musique qui, après ces deux premiers morceaux, est à la fois capable de vous transporter dans des envolées lyriques à base de guitare ou de violoncelles, tout en intercalant de lourds passages thrash tantôt très lents tantôt plus rapides…bref, le groupe se renouvelle en permanence dans cette seule œuvre, et c’est ce qui la rend unique et rend chaque morceau reconnaissable. Car à aucun moment il ne se répète, malgré une patte sonore particulièrement unique.

Je vous laisserai donc apprécier la chose, après cet avant-goût des plus exquis, histoire de découvrir et d’analyser vous-même la suite des aventures de Jésus et de ses animaux !

Enfin, pourquoi cet album, étant donné que le groupe en a enregistré huit autres ? Tout simplement car je le trouve très différent des précédents, les premiers étant souvent bien plus thrash et à mon goût un peu moins recherchés. J’aime les choses recherchées. Et, évidemment, le thème du respect envers l’Espèce animale. Ceci étant dit, j’aurais tout aussi bien pu parler de Crawl to China, de Vanishing Lessons ou encore d’Acoustic Archives, qui méritent amplement le détour. Mais y’aurait pas eu notre copain Jésus sur la cover.

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