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Y a-t-il des metalleux dans le Jura qui ne sont jamais allé au Crazyfest ? Nous vivons, il faut le dire, dans une région où voir un concert ou même jouer du metal n’est pas chose facile. Mais nous avions tous, chaque année, un rendez-vous immanquable : le Crazyfest. Petit festival et tremplin à la fois, le Crazyfest permettait à la fois aux fans de metal d’avoir enfin un lieu où se retrouver, aux groupes débutants de monter sur scène et d’ouvrir pour de vraies têtes d’affiches, et de voir enfin des groupes connus passer dans le coin (votre serviteur, avec feu son groupe Breakin’ Balls a ainsi eu le plaisir de partager la scène avec Frontal et Black Bomb A). Je remercie déjà, et aux noms de mes camarades, toute son équipe, à commencer par Quentin Charles, qui aura sué sang et eau pour que ce projet tienne.

 

Malheureusement, autour de Lons-Le-Saunier et de par sa mairie maladive, la culture a la vie dure. Le Crazyfest se tenait donc pour l’ultime fois au Bœuf sur le Toit, à Lons-Le-Saunier, ce samedi 15 septembre. A l’affiche, deux groupes locaux, Waking The Sleeping Bear et Fury, et une tête d’affiche et pas des moindres : Dagoba.

[NDLR : ce soir pas de photo car aucun photographe ne pouvait se rendre sur place et toutes les demandes pour en trouver n’ont pas abouti Sorry ! ]

Dans un style qui n’est pas sans rappeler Mass Hysteria, Waking The Sleeping Bear vient délivrer un neo-metal (ah, non, on me souffle « nimportecore » dans l’oreillette, au temps pour moi) de très bonne qualité. Quand je découvre (pour la seconde fois en l’occurrence, le groupe ayant déjà participé au tremplin en 2015) un groupe en concert, je dois dire que je suis plutôt difficile. Je dois donc dire que Waking The Sleeping Bear m’a surpris par l’efficacité de son set (qui comprend le meilleur remix du thème de Petit Ours Brun qui soit). Leur concert était proprement exécuté et la rythmique (Edwin, Simon et Arthur) solide, avec une véritable présence sur scène – Adrien (chant, et, notons-le, designer de cette belle affiche) communiquant bien avec le public. Les textes des chansons avaient aussi un bon effet fédérateur et percussif qui résonnait dans les oreilles du public. Les samples étaient plutôt bons également, et le tout était porté par un son bien équilibré. Pour moi c’était presque un sans-faute, à tel point que je ne me souviens pas des fautes (bon, allez, je dois dire que quelques parties chantées et non en rap frisaient parfois la fausse note, mais ça arrive même aux meilleurs).

Viennent ensuite Fury, de Dole, comme leurs camarades de WTSB. Changement de registre : on passe à un metal beaucoup plus mélodique, et l’on est forcé de constater l’admiration (peut-être un peu trop marquée) d’Enzo (Guitare et Chant) pour Children of Bodom. Là encore, je suis surpris de découvrir un groupe nouveau qui a une pléthore de bons riffs sous la main. Malheureusement, je dois dire que le son ne leur faisait pas toujours honneur, car certains de ces riffs étaient parfois peu discernables. On constate rapidement que Fury est constitué de bons musiciens (au passage sympa la Ghost Fret, Hugo (Guitare), et les mélodies harmonisées sont assez bien travaillées, même si parfois le jeu manquait de précision. Mais encore une fois, ça arrive, et je n’ai relevé aucune véritable erreur. A la rythmique, on retrouve Thibaut (Basse), grand habitué du Crazyfest, avec des lignes de basse plutôt sympathiques. Thomas (Batterie) aura droit à son solo. Côté jeu de scène, le groupe est bien mobile et prend beaucoup de plaisir, même si, encore une fois, on ressent parfois une admiration pour des musiciens connus qui leur font imiter certains mouvements. A cela j’ajoute que la timidité du chanteur, en tout cas son hésitation, se faisait assez ressentir. Côté présence, c’était un peu amateur. Mais l’importance est dans la musique, et elle était réussie.

 

J’en viens donc à la tête d’affiche de la soirée, Dagoba. Malgré un son plutôt mauvais (où sont les basses fréquences ? Y a-t-il quelqu’un d’autre que le chanteur et le batteur ?), il est très difficile de rester en place lorsque Dagoba est sur scène. Ça frappe, et ça frappe fort. Le groupe aura su tirer le meilleur de ce public qui était malheureusement assez petit, mais enthousiaste. On les comprend car, je le rappelle, voir des groupes à réputation internationale à Lons, c’est toujours un événement. Le groupe était donc en plutôt bonne forme et enchaînait les titres assez (ou trop ?) rapidement et affichait une bonne humeur. Mais pour ma part, je suis un peu resté sur ma faim, car j’ai trouvé les morceaux un peu répétitifs (je vous ai dit que j’étais difficile ?) et le son en altérait vraiment la qualité.

 

Retrouvez sur le facebook du CrazyFest les photos et reports de toutes ces éditions de folie

Le Crazyfest s’est donc offert une bonne (mais pas ma préférée) dernière édition, qui n’aura malheureusement pas eu le public qu’elle méritait. Mais au moins, on pourra dire que cette ambiance dont je vous parlais plus haut, cette fraternité qui savait nous réunir, que ce soit à la mezzanine de Juraparc (R.I.P.), à la MJC (R.I.P. … vous le sentez, qu’il y a un problème côté culture ?) ou au Bœuf sur le Toit, aura tenu bon. Désormais, je ne peux que souhaiter à tous les groupes naissants, qu’ils aient été là ce soir ou bien ceux qui, un jour, ont pu jouer grâce au Crazyfest, de persévérer et de faire vivre le metal, quoiqu’il en coûte.

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