Deuxième album pour les Lorrains de Karne qui sort chez Epictural (Malevolentia, Einsicht, Heimsgard). Si jusqu’à maintenant je n’avais jamais jeté une oreille sur ce groupe, je me dis que j’ai vraiment fait une grosse boulette. Pour me dédouaner, je suis passé par une période où le Black Metal avait pour moi perdu cette aura, cette sensation malsaine qui m’avait fait tombé dedans à 15 ans. Mais à l’écoute de « Symposium of Torments » j’ai compris qu’il restait en France des groupes capables de le faire encore résonner de la bonne façon.
Et c’est quoi la bonne façon ? une musique sans fioriture, un son brut sans artifice, une imagerie qui sent la froideur, la peur, la mort. Et Karne possède tout ça.
Musicalement dès le début, la scène Française des années 90 me saute à la gueule, je ressens ce frisson que Seigneur Voland ou bien Seth ont pu me donner à l’époque. Mais attention, résumer les influences à la seule scène tricolore serait une erreur !
Car avec des titres comme « Waltz in the shade » ou « Ave Patria, Morituri te Saluan » c’est plus vers les autrichiens d’Abigor qu’il faut se tourner. C’est un point qui revient souvent, Karne sait manier les mélodies et il les utilise pour rendre ses riffs épiques à souhait.
On sent d’ailleurs aussi des gros relents de Black Metal suédois, la faute (ou pas) a un batteur qui envoie les BPM façon tire de barrage ou orgues de Staline, pour traduire il ne laisse que peu de répit et te matraque la tête avec des Blast qui sentent le Marduk ou le Dark Funeral. Mais si on devait s’attarder encore sur la Suède, je rajouterai que la recherche des mélodies fait largement penser à feu Dissection, le morceau « Desire Achievment » m’a rappelé l’époque de « The Somberlain ».
Revenons un peu sur l’album. Il comporte 10 morceaux assez égaux, avec des pépites comme « Sempiternal Shackles of Savagery » qui renferme presque toutes les influences citées un peu plus haut, qui se paye le luxe d’y rajouter un petit riff Black’n’Roll à la Craft.
La voix est tout sauf rasoir, extrême mais audible et surtout, le changement de chanteur a été bénéfique par rapport à l’album précédent (Faith in Flesh).
CONCLUSION
Alors après tout ça, il n’y a plus grand chose à dire, seulement que le Black Metal n’est pas mort, il a encore de l’avenir tant que des groupes comme Karne le joueront avec sincérité. Car c’est ce qui manque à 90 % des formations actuelles de Black Metal, elles ont perdu cette flamme en voulant toujours innover, rajouter des influences néfastes à ce style. Karne montre qu’on peut le faire vivre sans tomber dans la facilité de rejouer les mêmes riffs à la Darkthrone. Je m’égare et je pourrai en parler pendant 10 ans (peut être un article à faire).
CD disponible ici http://epictural.fr – Karne – Facebook: https://www.facebook.com/karnebm
01. False King Coronation
02. Pyre of Disloyalty
03. Waltz in the Shade
04. Enlightenment of the Mayed
05. Sempiternal Shackles of Savagery
06. Ave Patria, Morituri Te Saluant
07. Desire Achievment
08. As Below So Above
09. The Price of Faith
10. Among the Void